Les délégués de la Coordination des archs, daïras et communes (CADC), ont animé à l'occasion du 1er anniversaire de l'assassinat, le 7 avril 2004, de Allouache Halim, frère de Rachid Allouache, délégué du arch Nath Djennad, un meeting à Fréha, en présence des parents des victimes du Printemps noir. Les interventions ont porté sur quatre points principaux : le dialogue et les acquis des négociations avec le pouvoir, la prise en charge des blessés, l'indemnisation des commerçants et le statut à accorder aux victimes. Abrika, qui a longuement élucidé tout au long de son intervention les principes de la plate-forme d'El-Kseur et son caractère national par les 15 points consacrant un Etat républicain de droit, dira : “Lorsqu'il a fallu nous battre avec le pouvoir assassin, nous l'avons fait sans hésitation aucune. Et si nous avons par la suite accepté de nous asseoir autour de la même table avec ce pouvoir c'est uniquement dans l'intérêt suprême de l'Algérie et de la Kabylie. Ce même pouvoir s'est reconnu coupable et a fait son mea culpa, et les gendarmes assassins vont être jugés par les tribunaux civils.” En ce qui concerne les blessés, qui se comptent par centaines, leur prise en charge est effective. “Pour ceux qui ne sont pas encore pris en charge, ils doivent fournir un dossier médical et le remettre à la permanence de la CADC de Tizi Ouzou qui s'en occupera. Et ceux qui nécessitent des soins à l'étranger, l'Etat les prendra en charge”, a tenu à expliquer aux blessés des évènements de la Kabylie, Rachid Allouache. Pour les commerçants qui ont subi des pertes sèches, notamment ceux des grandes villes, “les commerçants assujettis au forfait ont bénéficié d'une amnistie fiscale allant de 2001 à 2003, contrairement à ceux assujettis au réel qui n'ont bénéficié que d'une année d'exonération”, a rassuré le délégué chargé de la commission des impôts. Quant au statut à accorder aux victimes, les délégués, à l'unanimité, ont demandé à ce qu'elles soient considérées comme des martyrs inscrits dans les pages de l'histoire contemporaine de l'Algérie. Abordant le volet économique, les délégués ont prôné le calme et la stabilité, car ont-ils dit, le vent de l'instabilité chronique soufflant sur la région, influant négativement sur son économie empêche les hommes d'affaires d'y investir. Pour ce qui est de la plate-forme d'El-Kseur, le problème ne se pose pas ainsi : est-ce que la plate-forme sera appliquée ? Mais comment l'appliquer ? s'est demandé Abrika. Les prochaines rencontres gouvernement-délégation des archs nous le diront. Pour ce dernier, la plate-forme d'El-Kseur a arraché un point historique constituant la reconnaissance par le pouvoir de l'identité algérienne qui est amazigh et nord-africaine. Par ailleurs, les délégués ont appelé à une marche pour le 20 avril à Tizi Ouzou où, désormais, les deux ronds-points seront baptisés respectivement Martyrs du Printemps noir et Matoub-Lounès et Aït-Idir, un jeune mort lors de l'assassinat du chanteur. Signalant qu'au début de la journée du jeudi, la délégation de la CADC, accompagnée des parents des victimes, s'est recueillie sur la tombe de Hakim Allouache dans son village. Une gerbe de fleurs y a été déposée. D. O.