En 2006, l'Organisation mondiale de la santé a estimé à 4,5 millions le nombre des aveugles par glaucome et 60 ,5 millions le nombre de personnes glaucomateuses en 2010. Compte tenu du vieillissement de la population, ce chiffre pourrait atteindre près de 80 millions en 2020.En Algérie, une enquête nationale a été réalisée en 2008, sous l'égide du MSPRH pour évaluer la prévalence des principales causes de cécité évitables dans la population âgée de 40 ans et plus. La prévalence du GPAO a été estimée à 4,6% dans la population âgée de plus de 40 ans. Ainsi, le GPAO apparaît comme la 2e cause de cécité après la cataracte. C'est un problème majeur de santé publique. Le défi, c'est de poser le diagnostic le plus précocement possible Le glaucome primitif à angle ouvert (GPAO) est une neuropathie optique antérieure, c'est-à-dire une maladie de l'œil qui entraîne une destruction progressive du nerf optique. C'est une affection qui touche les deux yeux, mais généralement de façon asymétrique ; il arrive que le patient consulte alors que le 1er œil est perdu ou quasiment perdu. Le GPAO est d'évolution insidieuse, souvent asymptomatique pendant longtemps, sans rougeur oculaire ni douleur. L'acuité visuelle est longtemps conservée, alors que les déficits du champ visuel sont bien installés et étendus. Pour cela, toute personne, âgée de 40 ans ou plus, doit consulter en vue d'un dépistage systématique du glaucome. Seul un ophtalmologiste peut poser le diagnostic en réalisant : Une mesure de la pression intra oculaire : Chez l'adulte, elle est comprise entre 10 et 21 mmHg. Chez le glaucomateux, elle est supérieure à 21mm Hg. Un examen du fond d'œil afin d'apprécier l'état du nerf optique Un relevé du champ visuel : Afin de mettre en évidence, grâce à la projection de petits points lumineux devant chaque œil, des zones non vues. Le champ visuel se rétrécit progressivement jusqu'à la cécité complète, irréversible. A l'heure actuelle, il n'existe pas de traitement curatif du glaucome à angle ouvert. On peut freiner, voire arrêter, sa progression. Le traitement est prescrit à vie. Il repose principalement sur le traitement de l'hypertonie oculaire. Ce traitement est avant tout médical, parfois, on peut avoir recours au traitement physique par le laser, plus rarement à la chirurgie.Le coût des drogues antiglaucomateuses, l'éloignement géographique, la nécessité de contrôles cliniques multiples réguliers et souvent le recours à des explorations fonctionnelles coûteuses grèvent lourdement le budget de nos patients et font qu'ils arrêtent leur traitement malgré eux. C'est pour cela que nous œuvrons, dans le cadre de la Société algérienne du glaucome, à sensibiliser les instances concernées en vue de faire inscrire le GPAO sur la liste des maladies chroniques afin de réduire le taux de cécité par glaucome.