Le candidat d'une coalition laïque de gauche à l'élection présidentielle en Tunisie, Ahmed Brahim, a accusé hier les autorités de « pratiques rétrogrades » visant à « entraver » les activités de son parti Ettajdid (Renouveau, opposition légale). « En une semaine seulement, nous avons été victimes de pratiques rétrogrades entravant les activités de notre parti », a déclaré M. Brahim au cours d'une conférence de presse. Le chef d'Ettajdid (3 sièges au Parlement) a dénoncé une « interdiction déguisée » d'une conférence intellectuelle politique, d'une université d'été ainsi que d'un colloque de jeunesse organisés par son mouvement à l'approche des élections présidentielle et législatives, prévues en octobre. Relevant une « contradiction entre le discours et la pratique », le chef d'Ettajdid a assuré qu'il n'avait pas l'intention de « céder à ces pratiques » ni de « jouer au figurant et d'assister impuissant à des élections qui s'apparentent davantage à une caution qu'à une élection libre et crédible ». M. Brahim, 62 ans, a appelé les autorités à favoriser « un climat de libre compétition et d'égalité entre les candidats » pour « un minimum de crédibilité aux élections » d'automne. Outre le président sortant, Zine El Abidine Ben Ali, candidat à un 5e quinquennat, cinq opposants ont annoncé leur candidature à la présidentielle. En 2004, M. Ben Ali avait été réélu avec 94,4% des voix et son parti avait remporté 80% des 189 sièges à la Chambre des députés, cinq partis d'opposition s'étant partagés les 20% restants.