-«Garagouz» : Quoi de neuf ? Décidément, nous allons ouvrir un espace réservé à Garagouz, le court métrage de fiction d'Abdenour Zahzah, qui ne cesse d'engranger les distinctions dans le monde. A peine connue l'attribution du Poulain d'or de Yennenga à la 22e édition du Fespaco, voilà que son producteur, Yacine Laloui, annonce que le film vient d'obtenir le Grand prix international «Regard sur le court» au Saguenay International Short Film Festival qui se tient au Canada. C'est le neuvième prix international qui est décerné à Garagouz. A quand le dixième, puisqu'il a été sélectionné dans d'autres festivals internationaux où il pourrait bien remettre ça ? En tout cas, l'Algérie a déjà gagné un talentueux réalisateur de fiction. -Vaclav Havel : Des ennuis,mais la classe L'ancien dissident, Vaclav Havel, 75 ans, a occupé les fonctions de président de la République (tchéco-slovaque puis tchèque) de 1989 à 2003. Ces 14 années de pouvoir ne lui ont pas fait oublier son art. Célèbre dramaturge, il vient d'adapter à l'écran une de ses pièces inspirées du Roi Lear de Shakespeare. Issu d'une famille propriétaire, avant les nationalisations de grands studios à Prague, il a déclaré qu'il a toujours voulu faire du cinéma. Premier ennui : il a été hospitalisé et n'a pu assister à l'avant-première. Deuxième ennui : son film raconte la passation de pouvoir d'un chancelier à un successeur pas très droit, et certains y ont vu une attaque contre le président actuel, ce que Havel a fermement démenti. Troisième ennui : le film n'a pas été très apprécié. La grande critique Mirka Spacilova a ainsi conclu : «Le président Havel est une personnalité, le citoyen Havel est une personnalité, le dramaturge Havel est une personnalité, mais le réalisateur de cinéma Havel n'est qu'un débutant. Bien que prometteur.» Havel a reconnu la difficulté d'adapter son théâtre d'abord fondé sur les textes. Bref, pas de mélange entre les arts, entre art et politique ou entre fonctions et passions. La classe, quoi ! -Rencontre littéraire : Ali Boumendjel Aujourd'hui, à 15 h, à la librairie Chihab internationale (Bab El Oued), Malika Rahal, auteur du livre Ali Boumendjel, une affaire française, une histoire algérienne, qui vient de paraître aux éditions Barzakh, rencontrera les lecteurs et lectrices au cours d'une séance animée par l'historien Daho Djerbal. L'ouvrage apporte des éclairages inédits sur la vie et l'action de ce grand militant de la cause nationale. Agrégée d'histoire, Malika Rahal a été Lecturer à la School of Politics and International Relations de l'Université de Nottingham, au Royaume-Uni. Elle est aujourd'hui chargée de recherche à l'Institut d'histoire du temps présent de Paris (CNRS). Spécialiste de l'histoire de la colonisation française en Algérie, elle a soutenu une thèse en 2007 intitulée «Histoire de l'UDMA de Ferhat Abbas». -L'actrice Farahani : Avec Rachid Bouchareb Le tournage de «Just Like a woman» de Rachid Bouchareb devrait commencer en juin avec Sienna Miller, Roshdy Zem et l'actrice iranienne Golshifteh Farahani, distinguée dans «Mensonges d'Etat» de Ridley Scott (2008) aux côtés de Leonardo Di Caprio. «Just Like a woman» est l'histoire d'une femme au foyer qui se présente secrètement à un concours de danse du ventre à Las Vegas. Farahani, née en 1983 à Téhéran, a commencé le piano à l'âge de 5 ans. A 14 ans, elle est admise au Conservatoire de Vienne mais refuse la formidable possibilité pour jouer dans le film «Le Poirier» qui lui permet d'obtenir le Prix de la Meilleure Actrice au Festival de Téhéran. Elle opte alors pour le cinéma et a tourné 22 films depuis, le dernier étant «Si tu meurs, je te tue» (2011) du Kurde Hiner Saleem. Première iranienne à entrer à Holywood, parfaite trilingue (persan, anglais, français), talentueuse comédienne, d'une beauté remarquable, elle a de qui tenir, étant la fille du grand homme de théâtre, Behzad Farahani. -Expos-photos : Le Panaf aux USA Après l'université de New York, l'exposition sur le 2e Panaf d'Alger vue par cinq photographes (Mohamed Kaouche, Charles Martin, Nadir Djama, Hassan Salah et Deborah Willis) est présente à l'université de Columbia-Washington jusqu'au 15 avril. Elle est accompagnée de textes de Clyde Taylor et Joël Dreyfus, ainsi que d'un film sur Kathleen Cleaver, militante des Black Panthers qui séjournait en 1969 à Alger avec son mari, Eldridge, lors du premier Panaf et a assisté au second. Espérons que l'expo fasse un tour chez nous ! -Egypte/ Histoire dans l'histoire : Le scribe et le pharaon Dans l'Egypte ancienne, lorsque le pharaon tombait, son scribe le suivait. C'est ce qui arrive à Zahi Hawass, figure médiatique, surnommée l'Indiana Jones égyptien, à cause de son chapeau. Selon la revue Sciences et Avenir, il aurait été relevé de ses fonctions pour ses liens avec l'ancien président Hosni Moubarak. Son remplaçant à la tête du Conseil suprême des antiquités égyptiennes serait Alaâ Shahin, ancien doyen de la faculté d'archéologie de l'université du Caire. Détesté par les égyptologues étrangers, Zahi Hawass leur avait interdit d'annoncer eux-mêmes leurs découvertes et exerçait un contrôle strict sur leurs fouilles. Il s'est efforcé de développer l'archéologie nationale avec quelques succès, dont l'authentification de la momie de la reine Hatchepsout. Il rêvait de retrouver la tombe de Ramsès VII. Mais la politique en a décidé autrement. -Mohamed Dib : Au café du théâtre La coopérative L'Astuce, dirigée par Ali Abdoune, a présenté mardi à la maison de la culture Abdelkader Alloula de Tlemcen, la pièce Au café Romana, de Saïd Ramadane. Cette mise en scène de textes de Mohamed Dib, que la troupe prépare depuis une année, s'inscrit dans le cadre de «Tlemcen, capitale de la culture islamique». Une expérience très intéressante qui avait connu un précédent lors de l'année de l'Algérie en France, en 2003, à la Comédie française, avec des textes de Kateb Yacine choisis et agencés par Mohamed Kacimi et mis en scène par Ziani Chérif Ayad. -Cap Town/Afrique du sud : Le 1er festival de jazz du continent Le jazz n'oublie pas que ses sources remontent en Afrique. Le Festival international annuel de jazz de Cap Town, en Afrique du Sud, prépare sa douzième édition prévue les 25 et 26 mars. Deux jours seulement, mais une ampleur considérable et du spectacle non-stop sur cinq scènes différentes. En onze années, le festival a gagné son pari initial, passant de 14 000 à 34 000 spectateurs et accueillant plus de quarante formations sud-africaines ou internationales de premier plan. Se réclamant du titre «d'événement le plus prestigieux du continent», il en est en tout cas le premier pour le jazz et sans doute aussi le premier toutes musiques confondues. Il vient d'être classé par Melody Trip comme le 4e festival du monde, détrônant des manifestations aussi prestigieuses et anciennes que le Festival de jazz de Montreux (Suisse) et le Festival de la Mer du Nord (Hollande). -Expo au CCF : les Maghrébins de France à l'affiche Dans le cadre de l'histoire, le regard de l'Autre prend une forte dimension forte. Cela est encore plus apparent avec la colonisation qui a généré des représentations particulières à travers l'orientalisme. Le CCF d'Alger accueille une très intéressante exposition intitulée «Figures et parcours, un siècle d'histoire des Maghrébins en France» (jusqu'au 30 mars). Ce projet de l'association parisienne, générique, fondée en 1987 et travaillant sur la mémoire et l'histoire de l'immigration, donne à voir et à réfléchir. L'association présente ainsi son travail : «A travers l'affiche, nous avons choisi d'évoquer la figure du Maghrébin, autrefois dénommé Nord-Africain, et objet de représentations tout au long des XIXe et XXe siècles. L'histoire visuelle de l'affiche est celle des stéréotypes. (…) Politique, artistique, publicitaire, illustrée ou non, ce support caractérise particulièrement une époque, tant au niveau esthétique que thématique». Cette expo est liée à la conférence de Naïma Yahi (mardi 29 mars, 17h) sur la chanson maghrébine de l'exil en France et la projection du film Bled Music in Factory (mercredi 30, 18h30). -Erratum : Jazz à l'autre Dans la dernière édition d'Arts&Lettres (sam.12 mars 2010), nous mettions en valeur ici la révélation, durant les fêtes du 8 mars, à la salle Ibn Zeydoun, d'Alger d'une chanteuse Jazz. On nous précise qu'il s'agissait de Sabrina Benissad et non de Nerrimane Boultif qui, pour sa part, aurait interprété des chansons du registre pop rock. Les deux sont d'Oran, les deux chantent avec le groupe Atma, et les deux méritent nos encouragements pour des carrières débutantes et prometteuses.