Deux enseignants contractuels ont tenté de s'immoler, au troisième jour du sit-in, maintenu devant la présidence de la République. Les deux jeunes enseignants, venus d'Adrar et de Mostaganem, en étaient à la conclusion de leur acte de désespoir lorsque leurs camarades et des policiers les en ont dissuadés. «Le premier est dans un état psychologique difficile. Il a appris le décès de quatre collègues venus avec lui d'Adrar, dans un accident de voiture», a déclaré Myriem Maârouf, présidente du Conseil national des enseignants contractuels (CNEC). «Notre ami de Mostaganem, lui, désespère de voir une issue heureuse à leur situation. Même le Président nous a lâchés', dit-il. Donc, il n'a pas hésité à essayer de mettre fin à ses souffrances», ajoute la présidente du CNEC. Même après ces deux incidents, la colère des protestataires ne faiblit pas. Ils sont déterminés à poursuivre leur sit-in devant la Présidence jusqu'à leur intégration et leur titularisation dans leurs postes d'enseignant, que certains occupent depuis plusieurs années. «Hier, nous avons dû passer la nuit dans la maison des syndicats pour permettre aux camarades blessés et malades de se reposer. Mais cette nuit, nous allons la passer dehors, devant le si beau palais d'El Mouradia», a insisté notre interlocutrice. «Rien ne nous empêchera d'aller jusqu'au bout de notre action tant que la tutelle refuse de nous restituer nos droits», a-t-elle encore lâché. Le ministère de l'Education nationale a, en effet, refusé d'intégrer ces enseignants sans concours. «Ce concours de recrutement est bidon. Après plusieurs années de services rendus à cette profession, nos propres élèves peuvent prendre notre place pour la simple raison qu'ils ont eu ce concours mal organisé», s'indigne Mme Maârouf. Les contestataires réclament l'intervention des hautes autorités du pays pour régler leur situation. Ils dénoncent, au passage, «le silence complice des partis politiques qui n'ont pas pris la peine de soutenir une action civique, défendant un droit élémentaire». «Je rends hommage aux camarades syndicalistes du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) qui sont les seuls à nous rendre visite pour exprimer leur solidarité», a indiqué la présidente du CNEC. Et de crier : «Où sont tous les syndicats de l'enseignement ? Vos frères ont besoin de votre soutien !»