Les enseignants contractuels ont enfin eu gain de cause après dix jours consécutifs d'un sit-in de protestation devant le siège de la présidence de la République, à El Mouradia. Le ministère de l'Education nationale a abdiqué devant la très forte mobilisation de cette catégorie de contractuels revendiquant leur intégration dans le corps enseignant. «La tutelle a pris la décision d'intégrer, sans condition, tous les enseignants contractuels qui ont une licence et spécialistes dans leurs domaines des études», a déclaré Myriem Maârouf, présidente du Conseil national des enseignants contractuels (CNEC). «Reste le problème des ingénieurs. C'est notre seule déception de la rencontre d'aujourd'hui avec les responsables du secteur. Mais le ministre nous a promis une solution adéquate pour chacun de ces cas. Nous avons, en effet, une autre réunion avec lui demain matin (aujourd'hui, ndlr)», a-t-elle ajouté, à bout de souffle. La présidente du CNEC et cinq autres syndicalistes ont eu une séance de négociation marathonienne qui a duré de 11h à 16h, avec les responsables du secteur de l'éducation, à leur tête le ministre, Boubekeur Benbouzid. Toujours inquiets, les enseignants contractuels n'ont pas cessé de demander à leurs délégués plus de précisions sur l'authenticité et la concrétisation de cette décision d'intégration. A cette question, Mme Maârouf a répondu : «C'est un arrêté exécutif signé conjointement par le Premier ministre, le ministre de l'Education nationale et le directeur de la Fonction publique.» Cela dit, la porte-parole du CNEC a exprimé quelques regrets : «On a réussi à satisfaire 60% de nos aspirations. Mais ma joie sera complète qu'avec l'intégration totale de tous nos camarades.» Toutefois, dit-elle, le ministre a promis d'aider les concernés par les diplômes hors enseignement pour une réorientation dans la vie socioprofessionnelle. Après le doute, la délivrance. Malgré la fatigue et le stress, les quelque 600 enseignants campant près du palais présidentiel ont organisé des scènes de liesse. Ils ont remercié tous les citoyens du quartier d'El Mouradia qui les ont soutenus ainsi que les syndicats autonomes et la presse nationale pour leur solidarité. Avant de libérer la «place de l'Intégration», ces donneurs de leçons de lutte et de résistance ont d'abord tenu à nettoyer leur «arène». «On la laisse comme on l'a trouvée», répétaient-ils. Une fois le nettoyage terminé, les enseignants ont emprunté des bus en direction de la Maison des syndicats, à Dar El Beïda. «Nous n'allons pas rentrer directement chez nous. Nous resterons à la Maison des syndicats pour évaluer notre action de protestation et ses retombées. Nous établirons également des propositions à la tutelle pour régler la situation de nos collègues qui ne sont pas concernés par l'intégration directe», a encore expliqué l'infatigable Myriem Maârouf.