Paris. De notre correspondant Les résultats de ces élections locales n'offrent pas de changement radical. Il n'y a ni un tsunami rose ni une grande recomposition. Le second tour des élections cantonales confirme les résultats du premier. Le PS l'emporte largement (35,74%), devant l'UMP (20,21%) et le FN (11,64%). Les candidats divers droite recueillent 11,8% des voix et ceux divers gauche 5,8%. Le PS remportera entre quatre et six départements supplémentaires. Mais la forte abstention, 55% contre 55,6%, empêche d'établir une véritable cartographie électorale. Le revers subi par le parti de Nicolas Sarkozy aux élections cantonales, qui s'accompagne d'une série de sondages prédisant au chef de l'Etat une défaite au premier tour de la présidentielle de 2012, met la majorité dans l'embarras. La presse et les hommes politiques de droite commencent à douter de la capacité du président Nicolas Sarkozy à mener son camp à la droite. Deux tendances s'affrontent au sein de l'UMP : ceux qui veulent continuer à braconner sur les terres du Front national et ceux qui veulent revenir aux valeurs républicaines. L'option de porter le débat sur des thèmes propres au Front national était déjà critiquée à droite avant le second tour. Le porte-parole du gouvernement, François Baroin, veut refermer le débat sur la laïcité. «Il faut certainement mettre un terme à tous ces débats, puisque nous avons en partage, et l'immense majorité des Français a en partage ces valeurs républicaines.» Il a été aussitôt recadré par Nicolas Sarkozy. Le président français affirme que ce débat sur la laïcité et l'Islam aura bien lieu le 5 avril. L'étoile verte Cet affrontement risque d'encourager les centristes à présenter un candidat à la présidentielle, fragilisant un peu plus la candidature de Nicolas Sarkozy. Plusieurs sondages publiés dimanche soir créditent Dominique Strauss-Kahn d'une place de favori au premier tour de l'élection présidentielle avec 30% des suffrages, Marine Le Pen serait son adversaire au second tour et l'actuel locataire de l'Elysée serait balayé dès le premier tour. «L'UMP a un mois pour changer», a averti dimanche le président d'honneur du Parti radical (cofondateur de l'UMP), André Rossinot, en appelant à un retour à «l'équilibre» des «philosophies fondatrices» du parti présidentiel. La candidature de Jean-Louis Borloo est plus que jamais d'actualité, selon les centristes. Depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, la droite a perdu toutes les élections intermédiaires. L'obsession du parti de Jean-François Copé ne fait pas grincer les dents seulement au sein de l'UMP. L'ex-conseiller à l'Elysée chargé de la Diversité, Abderahmane Dahmane, appelle les musulmans à porter une «étoile verte» pour protester contre le débat sur la laïcité et l'Islam. «L'étoile verte est le signe vestimentaire que les musulmans de France ont décidé de porter pour demander l'annulation du débat sur l'Islam et la fin de l'islamophobie de l'UMP de M. Copé.» Dans un communiqué signé avec Hassan Ben M'barek, porte-parole de Banlieues Respect, l'ancien conseiller, qui se dit toujours ami de Nicolas Sarkozy, prévoit de lancer aujourd'hui une opération nationale sur le parvis de la Mosquée de Paris. A plus d'un an de la présidentielle, le virage à droite orchestré par Nicolas Sarkozy n'a pas réussi à empêcher, bien au contraire, la montée du FN, et divise plus que jamais la majorité.