Chute n Le recul de l'UMP du Président Sarkozy, qui ne cesse de baisser dans les sondages, a été confirmé par les résultats des élections cantonales. Extrême droite triomphante et succès de la gauche : la stratégie «à droite toute» du Président français Nicolas Sarkozy, à 13 mois de la prochaine présidentielle, était durement attaquée ce lundi au lendemain d'élections locales qui sonnent comme un dernier avertissement. Le discours sur la laïcité, l'immigration et la place de l'islam dans la société, développé par Sarkozy et son entourage depuis l'été dernier, était dans le collimateur de nombreux responsables de la majorité de droite. Ils le jugeaient en décalage avec les attentes des Français, préoccupés par la situation économique et sociale et, surtout, estimaient qu'il est légitime et renforce le Front national (FN), le parti d'extrême droite de Marine Le Pen. «On doit être plus qu'attentif sur cette banalisation d'un vote d'extrême droite», a réagi aujourd'hui, lundi, le ministre du Budget et porte-parole du gouvernement François Baroin, appelant à «mettre un terme à tous ces débats» sur l'islam et la laïcité, pourtant initiés par le parti majoritaire UMP. Dirigé depuis mi-janvier par Marine Le Pen, le Front national (extrême droite), a encore confirmé sa percée, hier au second tour d'élections cantonales, servant à élire les assemblées des départements. Le Parti socialiste (PS), premier parti d'opposition, a obtenu un score de 35,74%, loin devant l'UMP (20,32%). Les doutes à droite sur la stratégie de Nicolas Sarkozy se nourrissent aussi d'un sondage publié hier soir et qui se révèle dévastateur pour le président français. Il serait éliminé au premier tour de la présidentielle, avec 17% contre 21% pour Marine Le Pen et jusqu'à 34% pour le candidat socialiste, s'il s'agit de Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI). Les socialistes se gardaient de tout triomphalisme. Leur projet politique reste flou et leur candidat ne sera en principe désigné qu'en octobre par des primaires, les prétendants devant se faire connaître avant juin. Dominique Strauss-Kahn, grand favori des sondages, n'a pas dévoilé ses intentions, mais multiplie les signaux allant dans le sens d'une candidature. La patronne du PS, Martine Aubry, a aussi laissé entendre qu'elle se préparait à concourir. «Ce soir, tout commence pour redresser et rassembler la France», a-t-elle déclaré hier. Son prédécesseur François Hollande devrait s'adresser très rapidement aux Français pour leur indiquer qu'il souhaite briguer leurs suffrages.