Hadjer et Zakaria, âgés respectivement de 16 et 5 ans, souffrent depuis leur naissance d'une étrange maladie de la peau qui se manifeste par des irritations dermiques aux effets ravageurs sur tout le corps. Des lésions cutanées qui se propagent sur différents endroits du corps, se transforment progressivement en brûlures rongeant et la peau et le muscle. L'hypersensibilité à la lumière du soleil, notamment les rayons ultraviolets, et à la poussière, ont amené les spécialistes d'outre-mer, qui n'ont pas encore examiné de près ces deux cas, à suspecter une dermatose bulleuse, une maladie, héréditaire grave et très rare qui atteint généralement les enfants en bas âge. Les corps des deux enfants atteints de cette maladie sont déjà dans un état pitoyable. Ne pouvant les garder sous surveillance médicale sans espoir de remédier au mal qui les ronge, la plupart des institutions hospitalières sollicitées ont jugé inutile de les garder plus longtemps, en plus du fait que le staff médical, mal préparé à ce genre de maladie, n'a pas réussi à atténuer l'odeur désagréable dégagée par les corps des deux malades. Leur père, petit employé de son état, ne peut se permettre ni le luxe d'une clinique privée ni celui de leur prise en charge par une structure spécialisée à l'étranger. Il vit avec sa famille dans une baraque insalubre, sans commodité et sans hygiène, vitale pour les deux enfants alités depuis des mois. Alors que les cas de cette maladie se comptent sur les doigts des deux mains en France, Souk Ahras en compte trois puisqu'un autre cas vient d'être décelé à la cité Mezghiche par un praticien privé. Pur hasard, ou est-ce une pathologie nécessitant un rapport estampillé : « Mystérieux, à prendre en charge » ?