Plus de 150 détenus au centre pénitentiaire Boussouf ont été victimes, mardi dernier, d'une intoxication alimentaire collective, a- t-on appris hier de sources proches des services d'hygiène de la wilaya de Constantine. L'intoxication serait due à la consommation de purée de pomme de terre servie mardi au déjeuner au restaurant du bloc D de ce centre de rétention, qui compte un peu plus de 2000 détenus. Des échantillons du repas et de l'eau ayant servi à sa préparation ont été prélevés pour analyse afin de déterminer avec exactitude l'origine de l'intoxication. Quant aux victimes, ils ont dû subir un traitement ambulatoire prodigué sur place par le médecin du centre. Leur état de santé a été jugé satisfaisant et ne nécessite pas d'hospitalisation, ajoutent nos sources. Hier, le pénitencier, situé à la sortie ouest de la ville de Constantine, a connu un mouvement inhabituel alors que la visite a été strictement interdite aux familles des détenus. Un black-out total sur les circonstances de cet incident a été imposé par l'administration pénitentiaire, qui a pris toutes les mesures pour éviter toute propagation de l'information. Sollicité pour nous donner plus d'éclaircissements sur cette intoxication collective, le procureur général adjoint près la cour de Constantine, qui nous a reçu dans son bureau, n'a ni confirmé ni infirmé les faits, se contentant de dire qu'il « ne dispose pas d'informations officielles sur cette affaire », alors que la gestion de cet établissement relève de ses prérogatives. L'on apprend, par ailleurs, qu'une commission d'enquête ministérielle a été dépêchée sur les lieux, mercredi dernier, pour déterminer les causes exactes de cette intoxication alimentaire, alors que les résultats des analyses des services d'hygiène devraient être connus aujourd'hui. F. Raoui , S. Arslan