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Mustapha Mékidèche. Economiste : «Gare à un retour de manivelle»
Publié dans El Watan le 04 - 04 - 2011

-Depuis quelques mois le problème de liquidités dans les postes est devenu chronique. Plusieurs explications ont été avancées. Selon vous, pourquoi on est en arrivé là ?
Il y a de mon point de vue deux types de problèmes à l'origine de cette contrainte récurrente. Le premier est structurel et le second conjoncturel. S'agissant de la raison structurelle, elle renvoie à une désarticulation et une asymétrie de ressources entre le donneur d'ordres en matière de paiement qu'est le Compte courant postal (CCP) et les agences postales réduites à un simple rôle de guichet payeur sans ressources alternatives. En temps normal, une agence bancaire qui se trouve dans une situation d'absence ou d'insuffisance de liquidités tombe immédiatement sous le coup des dispositions ad hoc émises par la Banque d'Algérie en la matière. Vouloir faire jouer un rôle d'agence bancaire à une agence postale nécessite de la faire passer à un statut de Banque postale comme cela existe ailleurs mais cela suppose une gestion orthodoxe de banque universelle.
Ce qui aggrave cette situation c'est le monopole détenu par le CCP et donc les agences postales en matière de passage obligé pour le versement des salaires des fonctionnaires et assimilés, salaires qui sont retirés dès qu'ils sont virés par le Trésor public. Ce monopole a induit un élargissement considérable de la clientèle, créant ainsi une pression sur les liquidités exigibles. De plus, malgré les efforts consentis, l'administration en charge n'a pas pu réaliser en même temps un développement adéquat du réseau en termes de ressources financières et de capacités logistiques et numériques de traitement pour prendre en charge l'explosion de la demande. Le deuxième problème est conjoncturel. Il renvoie effectivement à l'augmentation instantanée des salaires et des rappels pour l'ensemble des fonctionnaires. On aurait dû effectivement étaler les versements, mais probablement la pression sociale était trop forte. Dernier point, il n'y a aucune possibilité de payer par carte électronique CCP quoi que ce soit ; elle n'est en fait qu'une simple carte de retrait, ce qui aggrave le problème de ponction de liquidités.
-La Banque d'Algérie a déjà eu recours à la planche à billet pour mettre plus de liquidités sur le marché. Quelles seront les conséquences sur l'économie nationale à court et moyen termes ?
La grande question qui se pose et pour laquelle il n'y a pas encore de solution mise en oeuvre c'est l'expansion des liquidités hors circuit bancaire et postal puisque vous en parlez. Cette expansion n'est pas alimentée uniquement par l'informel ; elle est également alimentée par le refus presque généralisé d'accepter le chèque en tant que moyen de paiement ; on vous demande encore presque partout un chèque certifié, alors que ces derniers sont sécurisés. Cela oblige les bénéficiaires de transactions commerciales courantes à avoir recours presque uniquement au cash. De plus, les derniers reports par les pouvoirs publics, de l'obligation de payer par chèque toute transaction supérieure à 500 000 DA ne faciliteront pas les choses de ce point de vue-là. Mais la Banque d'Algérie nous a habitués à une gestion monétaire assez rigoureuse ; elle va donc probablement retirer des anciennes coupures et assécher quelques excédents, notamment bancaires. Mais gare à un retour de manivelle que constituerait une augmentation rapide de l'inflation.
-La Banque centrale va aussi émettre un nouveau billet de 2000 DA. On a-t-on vraiment besoin ?
L'un expliquant l'autre le recours à des billets d'une valeur numéraire double est dû précisément à la volonté de réduire le nombre de billets en circulation et subsidiairement de sécuriser davantage ces derniers. Vous avez suivi comme moi les péripéties et autres rumeurs sur les faux billets. L'impact pourra être géré par la Banque d'Algérie, pour éviter une émission disproportionnée, source d'inflation en retirant les «vieux billets», selon des pratiques bancaires classiques, en contrepartie de nouveaux billets de 2000 DA seront fournis aux banques commerciales et de détail.
-Selon vous, quelles sont les décisions à prendre pour régler définitivement ce problème de liquidités ?
Ce problème ne sera définitivement réglé que sous deux conditions qui ne sont pas réunies pour le moment. La première à moyen terme est la réduction de la sphère informelle et la généralisation des paiements par chèques puis par cartes électroniques pour les transactions courantes, notamment celles des ménages.
Malheureusement pour le moment, il n'y a ni la culture ni les systèmes disponibles. De plus, la situation sociale tendue a pour le moment perturbé l'agenda des pouvoirs publics en la matière. A court terme, les choses rentreront dans l'ordre par une intervention conjointe de la Banque d'Algérie, du Trésor public et de l'administration en charge de la Poste. Mais attention, il y a une limite à tout, y compris en matière de ressources du Fonds de régulation des recettes (FRR).


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