Il est fort à parier que l'histoire de l'Internet en Algérie retiendra que les signes de la maturité de la presse électronique ont commencé à poindre du nez avec le lancement dimanche prochain au CIP du premier site web consacré à l'automobile (www.autoalgerie.com). Un magazine en ligne qui n'a pas froid aux yeux et ne veut souffrir d'aucun complexe par rapport à la presse spécialisée version papier. Son initiateur, Nouredine Abbassen, qui traîne quelques années de presse spécialisée se défend de s'être rabattu sur Internet « par peur d'une aventure en version papier » ou par amateurisme. Sa vision est claire : le potentiel de lecteurs d'un site web est 100 fois plus grand que celui d'une version en papier, soutient-il. Pour ce biologiste de formation (on n'est pas loin du moteur à combustion !), le marché automobile en Algérie est en plein mouvement. Plus de 115 000 véhicules ont été vendus par les concessionnaires en 2004 contre 75 000 en 2003, soit une progression de plus de 53%. Ce boom qui n'a pas l'air de vouloir s'arrêter s'accompagne de besoins très précis des consommateurs et futurs acheteurs d'automobiles. « Mon ambition est de placer le site au centre de l'environnement automobile local », explique Nouredine Abbassen. Il y a d'un côté les concessionnaires. En face d'eux se trouve le public qui a un besoin réel d'être informé avant toute décision d'achat. Enfin, il y a les observateurs du marché. Le modèle économique du site est basé sur la gratuité de l'information, en dehors des chiffres du marché et des petites annonces de particulier à particulier, et l'apport de la publicité sur Internet. Son concepteur a déjà convaincu quatre concessionnaires d'automobiles, dont un français, pour promouvoir leurs véhicules sur les espaces publicitaires du site. Il a adossé son site à une entreprise - une Sarl qu'il a créée et dont l'objet et le site lui-même. Il semble surfer sur la vague de confiance dans la publicité en ligne constatée l'année dernière. A titre d'exemple, les annonceurs ont consacré 43 millions d'euros à la publicité sur les sites web français en 2004, soit quelque 78,1% de plus qu'en 2003. Autoalgerie.com restera pour le futur, sans aucun doute, le premier site qui a intéressé les marques automobiles en Algérie. L'info au rabais ? La réalité étant ce qu'elle est, dans un premier temps, Nouredine Abbassen sera obligé, pour la promotion de son site, de recourir à la publicité sur les médias version papier. Il prévoit une présence régulière dans la presse francophone et arabophone. Bien sûr, un bon référencement sur les autres sites Internet et moteurs de recherche est aussi nécessaire mais non suffisant dans la réalité locale. La promotion sur papier permet de rabattre les potentiels lecteurs sur le site web. Lancer un site, c'est bien ; le maintenir en vie, c'est encore mieux. Cela ne semble pas faire peur à son concepteur. « Mon expérience dans la presse spécialisée m'a permis de tisser des relations avec tous les acteurs du marché automobile local, ce qui permet une remontée d'information quasi instantanée », soutient le père d'autoalgerie.com. Sur ce point, la mise à jour du site se fait à travers une interface web consultable de n'importe quel endroit disposant d'un accès à Internet. Comme toute rédaction qui se respecte, le site a une équipe chargée de préparer les dossiers. Elle a été « débauchée » naturellement dans le milieu de la presse automobile. Côté technique, Nouredine Abbassen s'est fait aider par d'un habitué du web automobile algérien. Il a été derrière la première vente de véhicule, sur Internet, l'année dernière. Venant du monde de l'open source, il a hébergé le site sur un serveur Apache avec PHP et My SQL pour gérer la base de données. Pour sa mise à jour, il utilise un système de publication open source. Pour lui, la raison du choix d'un nom de site sous « .com » et non sous « .dz » est une question de confiance vis-à-vis du Cerist qui gère le domaine dz... Tout un débat sur lequel il faut revenir.