Comme à l'accoutumée, l'arrivée du mois sacré du Ramadhan s'accompagne par une hausse quasi généralisée de la mercuriale. C'est devenu une tradition à laquelle même les citoyens se sont résignés. Une virée au marché de Jijel nous a fait découvrir, bien avant la chaude mercuriale, l'état lamentable de cet espace non couvert où se dégagent des odeurs insupportables donnant même des nausées aux jeûneurs. L'état du marché du centre-ville de Jijel est devenu un sujet de discussion pour les citoyens qui n'arrivent pas à comprendre le pourquoi d'une telle situation, où le manque d'hygiène persiste. Côté prix, les légumes se maintiennent à des niveaux qui ont rendu stupéfaits les milliers d'estivants qui ont afflué sur la région. En effet, beaucoup d'estivants ont estimé que la mercuriale « appliquée » à la population est bien plus inabordable que celles de leurs wilayas d'origine (Constantine, Sétif, Batna, etc.). Beaucoup de gens s'étonnent de cette distorsion des prix dans une région « célèbre » pour ses cultures maraîchères. L'inorganisation du marché fait que certains produits cultivés localement sont vendus moins chers dans les autres wilayas qu'à Jijel. Mais, cette année, l'acheteur semble moins prompt à laisser son pécule dans l'escarcelle du commerçant. En effet, selon certains marchands, les ventes ne sont pas aussi soutenues qu'avant, ce qui préfigurerait une baisse probable des prix de certains produits. La palme est, cette fois-ci, revenue au citron qui trône sur ses 300 DA dépassant ainsi tous les fruits produits localement ou importés. Le citron importé d'Espagne dépasse le produit local, vert et moins juteux, mais qui se vend à pas moins de 200 DA le kilo. Une véritable hérésie commerciale ! Pour les autres fruits, ce sont ceux qui demandent le moins d'attention qui sont les plus chers, à l'instar des figues dont le prix varie, selon le choix, de 100 à 140 DA/kg. Les produits les moins accessibles sont incontestablement les viandes. Le poulet, dont le prix a atteint le seuil de 370 DA, s'est replié vers les 310 DA, un niveau qui reste inaccessible à beaucoup de ménages. Pour la viande ovine, le prix tourne autour des 750 DA, soit le même qu'un beefsteak. Quant à la viande bovine, le seuil des 680 DA est atteint. La parade à ce niveau des prix est le fait des vendeurs de viandes congelées qui permettent aux acheteurs d'avoir de la viande dans leur soupe pour un prix qui ne dépasse guère les 450 DA le kilo.