Comment faire converger les objectifs de l'université avec ceux de l'entreprise ? C'est toute la problématique que tentent de résoudre les animateurs du programme «Adéquation, formation, emploi, qualification» (AFEQ), lancé il y a quelques mois déjà, et ce, dans le cadre de la coopération entre l'Algérie et l'Union européenne (politique européenne de voisinage). De nombreuses entreprises économiques partenaires de ce programme s'inscrivant dans une démarche de lutte contre le chômage des diplômés universitaires, se sont déjà impliquées dans cette dynamique qui englobe trois grands volets, à savoir la formation, la recherche et l'entrepreneuriat. Des dispositifs ont été mis en place pour renforcer la relation université-entreprise, mais surtout dégager des propositions pour une meilleure synergie entre l'université et son environnement socio-économique. Il y a quelques jours, l'université des sciences et de la technologie Houari Boumediène de Bab Ezzouar (USTHB) a réuni des universitaires et des représentants de différentes entreprises publiques et privées pour élaborer des pistes de synergie et de collaborations possibles dans les domaines de la formation, de l'encadrement, du recrutement des futurs diplômés, ainsi que du soutien à la création d'activités. Les animateurs du programme AFEQ ont tenu à rappeler leur mission, qui consiste à faire en sorte que l'offre de compétences soit cohérente avec la demande, en vue de répondre aux besoins du marché du travail. Pour ce faire, l'entreprise doit être mise au coeur du processus de création d'emplois et d'adéquation des compétences. Dans ce cadre, trois objectifs spécifiques sont identifiés, portés par trois composantes, dont les objectifs visent à assurer l'adaptation des qualifications aux exigences des offres d'emplois exprimées par les entreprises des secteurs prioritaires, mais aussi garantir une adéquation structurelle entre la formation et l'emploi par le positionnement de l'entreprise et des secteurs économiques au cœur du système de la formation professionnelle et d'apprentissage. Notons par ailleurs qu'une étude élaborée par les responsables de ce programme révèle qu'en matière de chômage, les personnes avec un diplôme d'école primaire et secondaire (ou sans qualification) ont plus de chances de trouver un emploi que ceux qui ont un niveau d'éducation supérieur (parmi les employés, seulement 12% ont un diplôme d'enseignement supérieur). Le taux de chômage pour les diplômés de l'enseignement supérieur est beaucoup plus élevé (15,4%), et en particulier pour les femmes (21,8%). Pour les niveaux de diplôme inférieurs le taux est beaucoup plus bas : 9,7% pour les niveaux de diplômes moyens et 6,9% pour les niveaux de diplômes bas (ou sans diplôme). C'est la raison pour laquelle le programme AFEQ ambitionne de mobiliser, au niveau local, dans les bassins d'emploi des wilayas pilotes, les entreprises œuvrant dans les secteurs économiques prioritaires. Les wilayas d'Alger, Oran, Blida, Boumerdès, Béjaïa, Sétif et Ouargla recevront les actions pilotes permettant de consolider les liens entre les entreprises et les acteurs du système éducatif. Une place forte sera accordée à la qualification et à l'emploi des femmes et de la population dite «vulnérable».