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« Il y a absence de l'égalité des chances »
Dr M. A. Faradji Sociologue au département de sociologie, université de Béjaïa
Publié dans El Watan le 25 - 08 - 2009

On assiste ces dernières années à la montée spectaculaire de la violence en tout genre. Comment analysez-vous l'apparition de ce phénomène ?
Il faut d'abord situer la violence comme étant un produit social très complexe ; c'est-à-dire la société qui crée la violence par son histoire, sa culture, son économie et son mode de gouvernance. Je ne veux pas dire par là que les raisons de la violence se trouveraient uniquement dans la situation sociale de ceux qui la pratiquent ou seulement dans les facteurs sociaux. De ce point de vue, la violence n'est pas une qualité de l'acte commis par une seule personne mais plutôt la conséquence complexe de raisons à la fois subjectives et objectives.
Quelles sont, à votre avis, les raisons à l'origine de ce phénomène que l'on retrouve surtout chez les jeunes Algériens ?
Si nous voulons examiner profondément les causes qui sont à l'origine de la violence en Algérie, on doit remonter dans le temps et ne pas oublier les 132 années de colonisation française, une période marquée par des atrocités et des violences rares dans l'histoire de l'humanité. Cette histoire violente des Algériens est avant tout la première origine de la violence, qui s'est transmise de génération en génération ; nos parents ont profondément subi cette violence et ,à leur tour, ils l'ont inconsciemment transmise à leurs enfants. Selon certaines études biologiques, les traces organiques de la violence restent gravées dans le crâne pour longtemps. Mais cela n'explique pas tout. Il y a également d'autres raisons, comme par exemple l'urbanisme sauvage de nos villes qui montre un grand problème au niveau de la gestion de l'espace urbain. De nombreuses recherches sociologiques ont bien expliqué le lien qui existe entre le facteur de l'habitat et l'espace urbain d'une part et le phénomène de la violence d'autre part. Toutefois, le sociologue ne doit pas négliger d'autres facteurs comme l'école (le système éducatif), sans oublier les problèmes de la famille algérienne qui est exposée à de grandes difficultés (pauvreté matérielle et pauvreté culturelle) qui empêchent cette institution d'assurer ses rôles et ses fonctions en matière de socialisation. Ce désengagement de la famille se traduit souvent par le manque de repères et de références nécessaires pour les jeunes. Le déficit en matière de valeurs sociales intégratives complique profondément la question de l'intégration sociale des jeunes Algériens. Cette question s'explique également par des raisons de chômage et de misère sociale qui éloignent de plus en plus les jeunes de leur société d'appartenance pour trouver refuge dans d'autres sociétés de référence. Ce qui se traduit par la harga ou le suicide, quand les rêves ne se réalisent pas. Nous sommes en fin de compte en face d'un phénomène d'exclusion sociale d'une catégorie qui ne dit pas son nom.
D'aucuns estiment que le chômage et la misère sociale seraient la seule explication qu'on peut donner à ce phénomène. Qu'en pensez-vous ?
Je suis d'accord avec vous : le chômage et la misère sociale ne sont pas les seules raisons de la violence des jeunes. Mais ces deux raisons compliquent davantage la situation socioéconomique de cette catégorie sociale, car nos jeunes malheureusement manquent de conditions et de valeurs intégratives nécessaires à leur intégration sociale. Ce retard enregistré en matière d'intégration est le résultat logique de l'absence de stratégie nationale pour intégrer ces jeunes et leur garantir le droit de rêver et de réaliser leurs rêves. Donc la violence des jeunes s'explique essentiellement par un manque d'intégration due à l'absence d'égalité des chances et des conditions dans notre pays.
Que faudrait-il faire, selon-vous, pour endiguer ces nouvelles formes de violence ?
Pour répondre à votre question, je pense qu'il faut adopter une stratégie claire en faveur des jeunes avec des objectifs concrets qui peuvent leur garantir une meilleure intégration soit par l'emploi et la formation, soit par la consolidation des liens sociaux (la famille). Cette nouvelle politique de la jeunesse doit s'appuyer sur l'égalité des chances et des conditions de vie afin de répondre au sentiment d'injustice des jeunes, dans une société qui affiche comme une de ses valeurs centrales l'égalité.


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