La limite entre Chlef et Mostaganem est devenue le passage privilégié des migrants clandestins en raison de son isolement et de sa proximité relative de l'itinéraire emprunté par les passeurs. Il ne se passe pas une semaine sans que l'on signale des départs de jeunes harraga vers le nord de la Méditerranée, en particulier l'Espagne. Les informations sur cette émigration massive sont fournies souvent par des proches, amis et voisins des candidats à l'aventure en question. Tout récemment, on nous a appris que neuf jeunes ont pris le départ à bord d'une embarcation de fortune à partir du littoral compris entre Ténès et El Marsa. Avant eux, sept autres, dont on est toujours sans nouvelles, avaient pris le large de l'extrémité ouest du littoral, plus exactement à la limite entre Chlef et Mostaganem. Il faut dire que cette zone est devenue le passage privilégié des migrants clandestins en raison de son isolement et de sa proximité relative de l'itinéraire emprunté par les passeurs. Le phénomène s'accentue surtout en été où les conditions de navigation favorisent les départs des jeunes au péril de leur vie. Il est vrai que la situation socioéconomique de la wilaya est particulièrement difficile et n'incite guère à l'optimisme. Les sommes colossales injectées dans le développement (220 milliards de dinars depuis 1999) n'ont effectivement produit aucun effet positif sur la vie des populations en général et des jeunes en particulier. Le chômage s'aggrave avec un taux qui dépasse largement celui avancé par les autorités locales. Pour preuve, pas moins de 15 000 universitaires diplomés et 55 000 autres possédant le diplôme de technicien et technicien supérieur dans différentes spécialistes attendent un hypothétique placement dans le cadre du contrat pré-emploi. Dernièrement, des jeunes de la commune côtière d'El Marsa avaient bloqué le siège de l'APC pour protester contre leur sort et l'indifférence des pouvoirs publics à leur égard.