La cité des 392 LSP de Tala Ouariane, dans la ville de Béjaïa, a bouclé sa première année d'existence, en tant que cité habitée, sans la moindre poubelle publique dans ses coins. L'essentiel de ses habitants vivent dans l'angoisse de voir un jour grandir ces petits foyers de déchets qui poussent par-ci par-là et que l'on traque inlassablement chaque jour de peur de se réveiller un matin sur une mauvaise surprise que leur ferait la poussée d'un gros dépotoir. L'angoisse devient forte à chaque saison des grandes vacances où la cité reçoit de nouveaux locataires, des vacanciers qui viennent multiplier les foyers d'insalubrité en déposant leurs sachets poubelles n'importe où. La vigilance de quelques habitants soucieux de leur cadre de vie et de l'environnement de la cité est mise ainsi à rude épreuve. L'on s'organise alors par groupes de locataires de blocs pour nettoyer de temps à autres devant chez soi, balayer jusque sur la route, et aussi évacuer les déchets amoncelés vers la niche à ordures la plus proche. Un acte de civisme qui supplée à la démission des services communaux. L'APC a pourtant été sollicitée par une demande introduite en mai dernier auprès du service d'hygiène communal pour doter la cité en 25 poubelles publiques, soit au nombre de blocs qui composent celle-ci. Sans réponses depuis. « La pose de poubelles en forme de caissons a buté, comme vous le savez, sur un problème de mésentente entre résidents mais aussi sur celui de gestion de l'espace dans une cité qui a été réalisée dans l'étroit » est-il écrit dans la demande en question. La commune a, en effet, acheminé quelques jours plus tôt une poubelle à pédale, du genre de celles qui sont déposées un peu partout dans la ville, mais que des agents municipaux n'ont pas pu déposer. Un groupe de riverains s'y est opposé jugeant l'emplacement inadéquat, et exigeant de l'éloigner de leurs appartements. « Cela étant, nous sommes unanimes à voir dans la pose de poubelles (classiques) par bloc la seule formule possible pour venir à bout de l'insalubrité à laquelle nous tentons de résister depuis que nous habitons les lieux en été 2008 » écrivent les locataires dans la demande adressée au responsable du service d'hygiène communal qui n'a malheureusement pas accéder à ce jour à leur demande. Exaspérés par ce qu'ils considèrent comme un « mépris », les résidents pensent à une action de rue pour se faire entendre, dénoncer « l'extraordinaire » démission des autorités et surtout réclamer des bacs à ordures que l'APC vient pourtant d'acquérir en nombre et visibles dans bien des cités. En attendant que cela puisse se faire, la cité des 392 logements LSP tient bon de ne pas sombrer dans la pleine insalubrité.