Ce qu'endurent comme désarroi les bénéficiaires des logements, tous types confondus, à Béjaïa, continue à laisser insensibles les services concernés. La commisération que cela devrait susciter n'est pas, en tout cas, dans les retards de chantiers qui s'allongent encore et toujours. Elle n'est pas non plus dans la peine que l'on ne se donne pas suffisamment pour atténuer les étirements de lassitude sur les visages des souscripteurs. Quand on vient à ne pas faire cet effort, l'on se demande sérieusement quelle comptabilité fera ressortir le million de logements à l'horizon 2009. L'OPGI trouve toutes les peines du monde à livrer ses projets et les bénéficiaires sont las de continuer à payer à la fois des loyers et des toits qui ne les abritent pas. Les représentants des 388 bénéficiaires des LSP, en chantier à Tala Ouariane (ville de Béjaïa), depuis maintenant six longues années, soit depuis la pose de la première pierre par le ministre de l'Habitat, Mohamed Nadir Hamimid, l'ont fait savoir à travers un sit-in devant la wilaya où ils ont réclamé, pour la énième fois, de disposer de leurs logements avant la fin mars. Ils en ont assez des ajournements qui ne finissent pas. Leur colère est grandissante parce que depuis la visite de Hamimid la redynamisation promise de l'ensemble des chantiers de la wilaya n'a pas de quoi faire réjouir. En témoignent les chiffres. En été 2004, soit près de trois ans après le démarrage du chantier de Tala Ouariane, on a dû faire appel à un nouveau DG pour faire bouger les choses. Celui-ci est venu avec une méthode de gestion qui bouscule les choses au prix de grands mécontentements. Cela fera déjà trois autres années et les projets, à travers la wilaya, ne sont pas au bout de leurs péripéties. A Tala Ouariane, plus grand chantier LSP, au moins une centaine d'unités est encore en chantier à ce jour. Faut-il alors mettre et démettre des DG chaque trois ans pour voir naître enfin le projet vieillissant de Tala Ouariane et ceux d'ailleurs ? A ce jour, aucune date de livraison officielle mais seulement cet argument, lassant, qui culpabilise les « souscripteurs insolvables » que l'on ne s'empêche pourtant pas d'enfoncer par une majoration annoncée du prix du logement. En définitive, tout cela vient nous rappeler à l'amère réalité de l'impossible autofinancement d'un OPGI trop affecté par les dépôts des fonds perdus dans la « déferlante » d'El Khalifa Bank. Du coup, la donne a vidé de son essence la formule du logement social participatif. Et les souscripteurs le vérifient à leurs dépens.