Pour les agences qui ont reçu leur agrément sans passer par la commission, M. Boudjellouah fait remarquer que celle-ci est consultative, mais c'est le ministre du secteur qui prend la décision, mais l'actuel ministre a donné toute la souveraineté à cette commission pour délivrer les agréments et les licences. Il ne donnera pas le nombre de ces agences sans dossier, car pour lui la commission nationale n'a pas encore fait son bilan. A ce propos, le ministre du Tourisme, Smaïl Mimoune, n'a fait aucun commentaire. Le ministre est souverain à délivrer des licences, les membres de la commission ne sont pas souverains, mais le ministre actuel a pourvu ces membres de toute la souveraineté sans s'immiscer dans leur travail. Interrogé sur le fait que l'ancien ministre avait le droit de délivrer des agréments ou pas, le SG de la FNAT s'est contenté de répondre sans donner le nombre de bénéficiaires de licences sans avoir de dossiers au niveau de ladite commission : «Le ministre a le droit de délivrer des licences et le bénéficiaire est censé avoir constitué et fournir un dossier à la commission». Donc, certains bénéficiaires n'ont pas fourni de dossier, a-t-il reconnu à demi-mot. 700 agences sur 1 013 ont adhéré à la FNAT Le nombre global incluant les succursales est 1013 agences de voyages, y compris les opérateurs publics avec leurs réseaux respectifs, membres aussi de la FNAT. Cette dernière est composée de l'association à l'Ouest ANAT, de l'UNATV (Union nationale des agences de tourisme et de voyages) du centre, de l'Association régionale des agences de voyage de l'Est (Arave), de l'UNATA (Union nationale des agences du tourisme alternatif de Tamanrasset dans le Sud et l'extrême Sud), l'Office national algérien du tourisme (ONAT) et le Touring club d'Algérie. Les adhérents de la FNAT représentent plus de 60% des voyagistes (environs 700 agences). A la promulgation du décret de 2010, élaboré en catimini par le prédécesseur de Smaïl Mimoune, en l'occurrence Cherif Rahmani, alors ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, les professionnels ont décrié ce texte. Il faut dire qu' «avant de proposer un décret, il fallait une loi, c'est la loi qui dicte un décret et pas l'inverse. Il fallait réfléchir sur l'amendement de la loi 99-06 toujours en vigueur dans cette loi il fallait fixer peut-être des seuils d'accès aux types de catégories, selon des critères en matière d'attitude professionnelle, de potentiel expérience, la connaissance des marchés émetteurs et autres pour la catégorie A d'expérience », a relevé le SG de la FNAT. Il est utile d'informer que le décret 146-10 du 21 juillet 2010 a été élaboré sans la contribution de la Fédération nationale des associations des agences de tourisme et de voyage (FNAT), a-t-il dénoncé en signalant que deux lois régissent en fait la profession en Algérie : la loi 90-05 et celle de 99-06. La dernière loi de 2010 a pour vocation de «réorganiser» et «réorienter» l'activité de l'agence de voyages est de provoquer un déclic auprès des opérateurs pour s'investir dans la promotion de la destination Algérie et la relance du tourisme interne (domestique), selon lui. Il explique que «l'agence doit opter pour une catégorie sur un choix volontaire. Il faut savoir que 70% du total des voyagistes sont au nord du pays, ce sont ces voyagistes qui activent dans le «out going» (tourisme émetteur). Par contre, ceux qui font exclusivement dans l'exportation du produit touristique, soit le tourisme «réceptif» sont dans le Sud particulièrement à Djanet et Tamanrasset, aussi dans le Thouat et le Gourara». «Au jour d'aujourd'hui, il existe un déficit législatif qui ne permet pas aux opérateurs activant dans le tourisme émetteur d'exercer dans un contexte formel. Les voyagistes titulaires des licences B ne pourront pas exercer leur activité sans bafouer la règlementation en vigueur et particulièrement celle en matière de change. Il n'existe pas de texte lui permettant la domiciliation bancaire», a-t-il dénoncé. L'informel s'étend au tourisme Comme, «les voyagistes de catégorie A pataugent dans un environnement hostile à la profession», il argumentera : «Il existe des problèmes inter-sectoriaux. L'environnement économique, social et politique ne permet pas de promouvoir la destination Algérie particulièrement dans le contexte actuel, sans avoir besoin de revenir sur la situation dans l'extrême Sud algérien à Djanet et Tamanrasset avec tout ce qui s'y est passé». Il y a un grand déficit de communication institutionnelle, car l'Algérie doit communiquer avec ces marchés émetteurs. Elle doit apporter des garanties en termes de «sérénité » de la destination Algérie car il est interdit pour les voyagistes professionnels de parler de «sécurité», a fait savoir M. Boudjellouah qui dénonce que «le Quai d'Orsay est en train d'activer son worning sur l'Algérie, pour ne pas dire rouge, il est à l'orange fort. On ne fait rien pour cela». Enfin, il signale que la commission se réunit au moins une fois par semaine et elle a traité 600 dossiers en mars dernier, dont 60% sont reconduits.