Le décret de 2010 a ouvert la voie à des dérives dans la corporation des agents de voyages. Cependant, les professionnels de la filière reconnaissent à la réglementation en vigueur un avantage qui est celui d'avoir passé au peigne fin tous les agréments obtenus légalement ou illégalement, mais sans pour autant dénoncer ouvertement ces derniers cas. De plus, le dernier texte amendé comporte de nombreuses lacunes voire un vide juridique. Les voyagistes attendent que ce «déficit juridique» soit comblé pour pouvoir se consacrer à la promotion de la destination Algérie. Plusieurs problèmes restent en suspens, mais en voie de règlement, selon le président du syndicat national des agences de voyages, Bachir Djeribi, qui appelle les professionnels à se concentrer sur la loi 99-06. Les représentants des voyagistes demandent que les critères d'accès à la licence A pour le tourisme «réceptif» soient explicites dans le décret 146-10 du 21 juillet 2010, car il y va de l'intérêt économique du pays, selon eux, et de porter le renouvellement de la licence à cinq ans au lieu de trois. Pour les professionnels du tourisme en général et les prestataires de services en relation avec les agences de voyages, la meilleure garantie de la fiabilité de l'agence de voyages demeure l'agrément IATA (Organisation internationale de l'aviation civile). Pour le ministre du Tourisme, Smaïl Mimoune, le professionnalisme et le contrat entre le voyagiste et son client sont garants des intérêts des deux parties. Selon les chiffres avancés par les uns comme les autres intervenants dans ce dossier, toutes les agences de voyages auront leur agrément et leur licence, selon la catégorie qu'elles ont choisie, A pour le réceptif et la B pour l'émetteur. Le marché du voyage est plutôt rentable, mais pour le réceptif, il demeure assez difficile en raison du contexte économique, politique et social tant à l'échelle nationale qu'internationale. De plus, La concurrence est rude en Méditerranée, a souligné le secrétaire général de la Fédération nationale des associations des agences du tourisme et du voyage (FNAT). Pourtant, «la conjoncture actuelle dans le Maghreb offre une opportunité à l'Algérie pour promouvoir sa destination touristique», selon les experts internationaux du tourisme, mais les infrastructures d'accueil ne sont pas disponibles avec un rapport/prix qui permettrait au pays d'augmenter la part du secteur dans le produit intérieur brut (PIB).