La RN25 reliant Tizi Ouzou à Draâ El Mizan était fermée à la circulation durant toute la matinée d'hier. Des centaines de citoyens issus des 13 villages de la commune de Tirmitine ont barricadé la route avec des troncs d'arbres et des pneumatiques enflammés à hauteur de la casse-autos. Ils demandent la délocalisation d'un lycée en chantier à Avarane vers un autre site plus adéquat qui arrangerait la scolarité des élèves des hameaux de la localité. Les protestataires disent avoir saisi vainement les autorités à tous les niveaux pour obtenir le déplacement du projet vers le lieudit Taplakth, sis non loin de l'intersection menant vers Draâ Ben Khedda. « La décision a été prise par la daïra sans aviser les élus et les représentants des comités de villages », dénoncent les contestataires qui mettent en avant l'éloignement du futur lycée. « En 2004 déjà, le wali de l'époque avait émis des réserves quant à la construction de ce lycée dans cet endroit inaccessible et isolé. Pour s'y rendre, il faudra faire un long détour par la ville de Draâ Ben Khedda. Les lycéens du village de Zeroua, le plus reculé, seront contraints ainsi de parcourir 18 km quotidiennement pour suivre leurs cours. Le problème se posera notamment pour les filles qui sortiront de la maison tôt le matin en hiver », explique un représentant de la population. D'autres parents d'élèves se joignent à la discussion pour désapprouver le choix de l'administration. « L'Etat a pensé à nous en dotant la commune d'un lycée. Qu'il soit remercié. Mais nous n'avons de cesse, depuis 2006, d'attirer l'attention des autorités sur la nécessité de délocaliser le projet vers le lieudit Taplakth, jouxtant le CW128 et la RN25. Une telle décision arrangerait les trois versants de la commune de Tirmitine. Tout le monde y convergera facilement. A l'avenir, nous y projetons également la construction d'un nouveau pôle urbain. Nous voulons notre part de développement, des infrastructures, des logements AADL, un stade communal et du travail pour nos enfants. Nous sommes la région la plus déshéritée de la wilaya. Le chômage fait des ravages. L'endroit pourra aussi accueillir le nouveau siège de l'APC. Nous vivons dans une cité dortoir. Nous n'avons même pas un siège d'APC digne de ce nom. C'est un vieux centre de santé qui a été transformé en antenne de mairie. C'est vous dire que beaucoup reste à faire en matière de développement ». Les citoyens affirment que ce ne sont pas les terrains qui manquent pour l'implantation des projets. « La nature juridique des terrains ne pose pas de problème. Ce sont des biens domaniaux. Il suffit de les transférer à l'APC ». Nos interlocuteurs déplorent par ailleurs l'attitude « méprisante » des autorités à tous les niveaux. « Nous avons tapé à toutes les portes. Nous avons fait trois demandes d'audience au wali. Pas de réponse à ce jour. Même le ministre de l'Intérieur et le Chef du gouvernement sont au courant de notre revendication. Un courrier a été même remis à Ahmed Ouyahia lors du meeting qu'il avait animé à Draâ El Mizan durant la campagne électorale pour les élections présidentielles ». Les protestataires menacent de revenir à la charge si leur principale doléance n'est pas prise en charge dans l'immédiat.