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Les logiciels étrangers coûtent dix fois le prix du local
Publié dans El Watan le 06 - 06 - 2011

– Comment se présente le marché du logiciel en Algérie ?
Cela a débuté dans les années 80 par des développements spécifiques par des ingénieurs algériens. A cette époque, on n'entendait pas parler de logiciels étrangers sauf pour les grandes entreprises comme la Sonatrach et dans ce cadre, on faisait appel à une assistance étrangère. 80% des sociétés algériennes utilisaient des logiciels de gestion développés et commercialisés par l'ENSI (Entreprise nationale des systèmes informatiques), ou par du développement interne. Il s'agit de logiciel de paie, de stocks, de comptabilité. Puis il y a eu des bureaux de services qui commençaient à développer et vendre des logiciels. Dans les années 90 jusqu'à 1998, ces logiciels n'étaient pas trop chers. On pouvait avoir des logiciels de 5000 DA jusqu'à 30 000 DA. Mais il n'y avait pas de logiciel de production ni d'analytique. L'entreprise algérienne ne donnait pas trop d'importance à l'informatique et ne consacrait pas de budget spécial. A partir de 1998 à 2000, les mentalités commençaient à changer avec l'arrivée des multinationales en Algérie, je cite Coca Cola qui était parmi les premiers et dont j'étais la responsable informatique. On commençait à entendre parler L'ERP (Entreprise Ressource Planning), MRP, GPAO (gestion intégrée et assistée par ordinateur), d'inter phasage entre logiciels. La demande portait sur l'analyse de l'information, des tableaux de bord. Les Algériens n'étaient pas à ce moment-là vraiment formés alors on avait fait appel à des compétences étrangères et les logiciels étrangers coûtaient très cher et c'est encore le cas.
– Pourriez- vous nous dire qu'elle est la palette de prix de logiciels ?
Les ERP, logiciels de gestion intégrée d'entreprise comme SAP, Adonix, Sage Microsoft Dynamics, valaient minimum 2 millions de dinars. En somme, les logiciels coûtaient entre 2 à 20 millions de DA, selon la taille de l'entreprise puisque plus il y a d'utilisateurs plus on achète de licences. A titre indicatif, beaucoup de filiales Sonatrach ou Sonelgaz ont investi sur SAP entre 10 à 30 millions de DA. C'était un investissement dont les anciens dirigeants ne voyaient pas son utilité et préféraient acheter un équipement. Cet esprit a longtemps duré par rapport à d'autres pays. L'INI (institut national d'informatique) était une école à l'échelle africaine, mais nous sommes restés les derniers avec cette mentalité, même devant la Tunisie et le Maroc. L'Algérie a été la dernière à faire des intégrations de logiciels, ce qu'on appelle actuellement ERP et avant GPAO.
– Quelles sont les raisons de ce retard ?
C'était un problème de coûts. Nous avons une équipe qui a fait un développement d'un ERP Algérie en 2005. Le marché d'ERP (du logiciel) en Algérie n'existe que depuis 2002. Aujourd'hui, le dirigeant demande à avoir un directeur système d'informations. Il ne parle plus d'informatique ou de logiciels, mais de système d'information, car s'il n'a pas une bonne vision de ses chiffres, il ne peut investir ou prendre de décisions adéquates pour son entreprise. S'il n'analyse pas son tableau de bord il ne peut distinguer sa rentabilité ni sa place sur le marché.
– Peut-on dire que ce retard a été rattrapé ?
Non pas encore! Par contre, nous sommes à la page sur la technologie. L'Algérie a eu un retard de 5 à 6 ans par rapport au Moyen-Orient. L'arrivée des ERP, il y'a 15 ans dans les grandes entreprises au monde puis sur le marché des PME a fondamentalement transformé les modes de fonctionnement de ces organisations que ce soit dans la gestion de leurs processus internes ou dans leurs relations et échanges clients/fournisseurs.
– Y aurait-il un déficit en développeurs ?
Non! Nous avons besoin plus d'intégrateurs d'ERP car actuellement nous sommes à la hauteur de cette technologie. Les ingénieurs algériens sont bien formés. A titre d'exemple, la toute dernière formation de Microsoft est dispensée ici. Il existe des certifications de Microsoft, d'Oracle, Cisco, HP et autres. Même les entreprises algériennes deviennent très regardantes sur le niveau de compétences de l'ingénieur recruté.
– Comment justement se font ces certifications ?
Je vous parle de Microsoft, car nous sommes partenaires Gold depuis 2005. Pour être partenaire, il faudra passer certains examens et en plus avoir un portefeuille client et un niveau de chiffre d'affaires. Il faut savoir qu'on a, dans le marché du logiciel, les logiciels à intégrer et qui appartiennent à des multinationales comme Microsoft ou Oracle. Le partenaire étranger forme les futurs intégrateurs. Pour les certifications, parfois les ingénieurs paient, parfois la maison mère ou le partenaire qui paie. A partir de là, on délivre l'agrément pour intégrer leurs produits. Il s'agit du marché algérien local. Seulement, de plus en plus on avance les entreprises sont plus exigeantes et demandent une technologie qui n'existe pas chez nous qu'il faudra importer. Donc, on revient à l'intégration. A titre d'exemple la série Dynamics Navision ou Dynamics Axapta de Microsoft, est le résultat de milliers d'entreprises européennes qui possèdent un ensemble de spécialistes dans différents segments et non pas celui de trois ou quatre entreprises algériennes. Ce logiciel a été testé. Pourquoi reprendre tout ce développement en plus cela prend un temps fou et cela génère un coût supérieur. Nous-mêmes avons développé un logiciel qu'on a utilisé chez Coca-Cola, mais par rapport à un ERP comme Axapta ou SAP ou autre cela ne vaut pas grand-chose.
– Quel est l'écart de coût entre les logiciels d'importation et les locaux ?
C'est carrément divisé par 10. Un ERP algérien ne dépasse 1 million de DA au plus 2 millions de DA et s'il y a plusieurs utilisateurs il faudra multiplier par le nombre de licences. La licence n'excède pas les 500 à 600 000 DA. Un ERP étranger, son prix commence à partir de 2 millions de DA pas moins. Pour un grand groupe industriel, l'investissement peut atteindre 20 à 30 millions de DA pour une bonne base de données et un bon système d'informations. Pour une PME, elle peut l'acquérir pour 1,5 à 2 millions de DA. Il existe des ERP algérien à 300 000 voire 400 000 DA. On ne peut comparer entre les deux. Pour une entreprise qui démarre, elle peut se contenter des ERP qui existent.
– Dans combien de temps peut-on voir le retour sur investissement ?
Rapidement! L'intégration dure une année et le retour sur investissement se fait l'année d'après. Dès qu'on installe l'ERP, le dirigeant commence à voir la valeur ajoutée. Si la décision est rapide, le retour est rapide. Un exemple concret de retour sur investissement, de 20% la 1re année avec un ERP ne dépassant pas les 6 millions de DA pour une entreprise de production qui a réduit ses coûts, ses charges et ont un tableau de bord pour tous leurs actionnaires avec un portail accessible de n'importe où.
– Pourquoi trouve-t-on des logiciels gratuits et quel est leur apport ?
Il existe des logiciels gratuits qui sont là pour nuire à Microsoft ou d'autres éditeurs en quelque sorte. Certains sont en open sources avec une plate-forme gratuite, un SGBD (Système de gestion de base de données) gratuit alors que chez Microsoft toutes les licences sont payantes. Cependant, il n'existe pas de certification sur les logiciels gratuits et il n'y a pas de sécurité. De plus en matière d'intégration, c'est la façon d'intégrer l'ERP qui est importante et non pas l'ERP lui-même. C'est du sur mesure. On fait du développement sur ERP standard pour la rendre spécifique.
– Certains vendent des logiciels sans support. Comment le savoir ?
Les grandes firmes ont toujours du support. Il existe deux types de supports : un pour les intégrateurs toujours en ligne et un autre au client car on crée un portail (un site).
Si on achète une licence pour une entreprise, elle sera sur son compte et non sur le nôtre. Même si l'intégrateur n'existe plus, le client a la garantie d'être lié à Microsoft par exemple. En Algérie, le premier ERP qui a été installé était celui de SAP qui était dédié aux grandes entreprises parce qu'il coûtait plus de 20 millions de DA. SAP a ensuite créé une solution pour les entreprises : SAP Business One destinée aux PME-PMI avec un coût réduit qui permet d'avoir les fonctionnalités de base d'ERP, mais sans aller loin, pour 7 à 8 millions de DA. Des filiales de Sonatrach travaillent avec SAP Business One. Il y avait Adonix qui a été repris par Sage qui a une bonne part du marché algérien. Il faut dire que la part de marché des ERP connus mondialement est d'environ 5% seulement. Le marché reste vierge. Par contre, il existe des entreprises qui travaillent avec des logiciels locaux interfacés qui ont des fonctionnalités d'ERP et qui ne coûtent pas très cher. Elles ont un système d'informations fiable développé par leurs ingénieurs. Il faut savoir que les ERP les plus chers sont ceux qui intègrent une production.
– C'est quoi la «virtualisation» et quel est son intérêt pour une entreprise ?
Le principe de la virtualisation consiste à faire fonctionner plusieurs «serveurs» sur une seule machine physique. On entend par «serveur», l'ensemble «Système d'exploitation» et «Applications». La majorité des serveurs en entreprise utilisent 10 à 15% des ressources matérielles de la plate-forme, il est souvent possible de regrouper jusqu'à 5 serveurs sur une seule machine, sans perte de performance. Selon, bien sûr, les services et les applications concernés. Partant de ce constat, la virtualisation peut apporter un gain significatif en termes de coût par le simple regroupement de plusieurs serveurs sur une même plate-forme. On économise non seulement en achetant moins de machines avec moins de maintenance et moins de licences logiciels, plateforme ou applicatifs, mais aussi en gagnant de la place et en gaspillant moins d'énergie (alimentation du serveur et réfrigération de la salle).


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