Un marché très juteux, estimé au moins à 50 milliards de dinars, sans parler des PME et autres gros clients publics, mais la moitié de son chiffre d'affaires est réalisée par les multinationales qui siègent à travers des programmes gratuits pour les jeunes ingénieurs en fin de cycle dans les écoles algérienne, telles que l'Ecole supérieure d'informatique (ESI) ou l'Institut national d'informatique (INI, ex-CERI) pour assurer de futurs partenaires en Algérie, selon les différents intervenants dans ce dossier consacré au marché du logiciel. Microsoft, Oracle, SAP, Sage sont les plus présents sur le marché algérien et travaillent avec des sociétés algériennes dont les fondateurs sont certifiés gratuitement au départ par ces derniers. Dans un marché informatique, la pénétration est très faible (280 000 personnes) et 0,06% seulement de pénétration des Technologies de l'information et de la communication (TIC) dans les écoles, collèges et lycées. C'est ce que le n°3 de Microsoft, Jean Philippe Courtois, président de Microsoft International, à l'exception des Etats-Unis et du Canada, a expliqué lors d'un point de presse tenu au siège de Microsoft Algérie à Alger. Ce dernier a aussi expliqué inconsciemment ou sciemment la stratégie de son groupe pour assurer la relève de ses partenaires. Le marché du logiciel local peine à décoller devant la qualité et la technologie étrangères tant clamées par les entreprises, les administrations publiques et organismes. Le marché est partagé entre les partenaires des grandes firmes étrangères qui sont soit des intégrateurs d'ERP (Entreprise Ressource Planning) ou des OEM (Original Equipment Manufacturer). Ces multinationales et leurs partenaires algériens ne sont pas favorables à l'open source dont les logiciels sont gratuits. Les différents intervenants mettent en avant le retard considérable de l'Algérie dans le domaine de l'informatique. Ce retard, semble-t-il, arrange les multinationales pour proposer des solutions et plus de services lucratifs afin de rattraper ce retard comme la dernière technologie des «cloud computing». Par ailleurs, dans ce dossier, des cas de compétences algériennes témoignent et livrent leurs projets dont l'efficacité est prouvée. Néanmoins, ces compétences sont prises en main par des multinationales, dont principalement Microsoft qui propose en collaboration avec le gouvernement des options d'aide aux start up nouvellement créées en phase de pré-incubation, mais dont l'avenir reste incertain, selon les jeunes ingénieurs. Des développeurs locaux tentent de mettre au point des logiciels accessibles financièrement, mais la culture algérienne penche plutôt vers les logiciels d'importation qui sont dix fois plus chers sans parler du service y afférent. Il est vrai que ces multinationales ont toutefois permis la création de sociétés algériennes et des postes d'emploi, dont les chiffres réels ne sont pas disponibles. Enfin, les intervenants se sont exprimés sur le phénomène du piratage dont la lutte constitue également un créneau porteur pour ces multinationales qui proposent des solutions dans ce sens. Un marché aussi juteux que le marché légal, mais il n'est pas quantifié jusque-là, selon des interlocuteurs dans le domaine de l'informatique.