Durant les soirées du Ramadhan, notamment dans les zones rurales où les spectacles et autres activités ludiques font défaut, les populations rurales ont trouvé dans le loto, version locale du bingo loto qu'on trouve dans certains bistrots, en France notamment, leur meilleur moyen d'évasion. A Bouira, on le trouve pratiquement dans chaque village. Le principe de ce jeu est tout simple. Les joueurs disposés en rangées, généralement assis sur des bancs de fortune, sont munis de leurs cartons et de jetons. Chaque carton est constitué de 15 numéros sur lesquels le joueur doit déposer ses jetons au fur et à mesure que l'animateur du jeu annonce les chiffres tirés au hasard. Le tirage, quant à lui, se fait dans un sac contenant 90 pions à disposer sur une plaque numérotée elle aussi. La mise sur chaque carton est de l'ordre de 10 DA, ce qui n'est pas aussi cher et qui est loin d'être un vrai pari. En fait, c'est un jeu à la portée de toutes les bourses. Quant à la cagnotte, elle peut aller jusqu'à 400, 500 DA le tirage. Ce qui est intéressant dans ce jeu, c'est qu'il procure beaucoup de plaisir, mais surtout de la quiétude. L'attrait de la cagnotte, même dérisoire, vous fera passer des heures sans risquer la faillite, ni encore de dispute et d'escarmouches comme dans les jeux de carte et de dominos. Le silence religieux qui règne lors du tirage vous fait sentir la beauté et la quiétude d'une soirée ramadhanesque. Vivement le loto…
