Photo : Riad De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Les veillées de Ramadhan 2008 ont été en même temps marquées, sur le plan des activités culturelles et des animations, par la morosité au niveau des localités éloignées du chef-lieu de wilaya, alors qu'à Bouira quelques galas artistiques ont été programmés par la direction de la culture afin d'animer l'atmosphère des citoyens éprouvés par les dépenses onéreuses du mois sacré et par les craintes d'attentats terroristes, après celui commis le 20 août dernier. En effet, cette situation a poussé les responsables du secteur à ne faire que le minimum, même en l'absence d'une enveloppe financière conséquente, pour occuper le terrain avec des spectacles animés en majorité, après la rupture du jeûne, par des chanteurs de la région et certains venus des autres wilayas du pays. Mais le clou de tout le programme a été, bien sûr, la soirée artistique inoubliable donnée par Lounis Aït Menguellet, la célèbre vedette de la chanson kabyle qui a drainé une foule nombreuse. A ce spectacle, il y a lieu d'ajouter les spectacles de musique rap, du chaabi et la musique folklorique, qui ont attiré plusieurs jeunes de Bouira. Mais, en dehors de ces activités qui s'apparentent à l'hirondelle qui ne fait pas le printemps, le citoyen de manière générale a passé un mois de Ramadhan quelque peu morne, car trop préoccupé par d'autres soucis, notamment la rentrée des classes et les tracasseries quotidiennes. Dans les autres localités, rurales notamment, les vraies distractions étaient le loto et le jeu de dominos, pour des milliers de personnes, à tel point que cela devient un phénomène de société. Malgré la redynamisation enregistrée ces dernières années, la scène culturelle au niveau de la wilaya de Bouira peine encore à décoller. La politique mise en œuvre par la direction de la culture s'avérait efficace compte tenu du fait que le public au niveau du chef-lieu de la wilaya et même au niveau de plusieurs localités éloignées telles que Sour El Ghozlane, Aïn Bessem, Haïzer, Taghzout, Lakhdaria et M'chedallah ainsi que d'autres au rendez-vous avec des spectacles et des variétés qui ont égayé quelque peu les citoyens. Mais il a été constaté un manque de dynamisme de la part des organisateurs, la fausse note a été encore une fois le manque d'information du public. Car, en dehors des articles de presse qui ont présenté le programme des activités ramadhanesques puis couvert la majorité des galas artistiques, l'affichage a fait défaut au niveau des places publiques. Résultat : en dehors de quelques citoyens habitués à suivre les activités organisées par le secteur et quelques jeunes passant par hasard près de la salle Errich de Bouira -qui a abrité la majorité des spectacles-, la majorité des citoyens étaient partagés entre les jeux de société, le petit écran, l'Internet et la prière. Alors qu'un responsable du secteur a évoqué les difficultés de maîtriser une foule nombreuse, compte tenu de la conjoncture, certains citoyens que nous avons interrogés ont déclaré ne pas être informés du passage de telle ou telle vedette ou artiste au niveau de Bouira. Cela étant, plusieurs adultes ont regretté, par exemple, de ne pas avoir pu assister au spectacle d'Aït Menguellet, alors que d'autres ne savaient même pas qu'il y avait des activités pour les veillées de Ramadhan.