Les habitants des 35 villages et hameaux que compte la commune d'Ath Laâziz, au nord de Bouira, souffrent depuis des années d'un manque flagrant en matière d'infrastructures de santé.Cette municipalité de plus de 15 000 habitants, accuse un retard considérable en la matière. La région d'Ath Laâziz ne dispose en effet que de trois salles de soins et d'une polyclinique implantées dans les localités d'Iallwachen, Maâlla et au chef-lieu communal.Cependant, ces structures ne répondent pas aux besoins de la population. Les salles de soins sises au niveau des villages Iaâlwachen et Maâlla n'ont pas de médecins, alors que la polyclinique n'assure que de simples consultations avec son seul médecin généraliste et un chirurgien dentiste. Auparavant, cette structure de santé disposait d'un service de maternité, mais celui-ci a été délocalisé par la direction de wilaya de la santé et de la population (DSP). «L'accouchement, de par sa nature, est souvent un cas d'urgence ; malheureusement notre polyclinique ne dispose même pas d'une ambulance pour pouvoir transférer toute parturiente potentielle ou autre urgence vers l'hôpital Mohamed-Boudiaf de Bouira», dira un père de famille. Pourtant, lors de sa visite dans la région en 2009, le wali de Bouira avait donné instruction aux responsables concernés de ce secteur pour doter immédiatement cette polyclinique d'une ambulance, se rappelle-t-on. «Finalement, ce n'était qu'une promesse de plus, puisque, à ce jour, rien de concret sur le terrain», ajoute le même villageois. Une autre salle de soins, implantée à Ighil Boumouren, une localité renfermant une dizaine de hameaux et dont la population dépasse les 8 000 habitants, connait, elle aussi, un mauvais fonctionnement. Pourtant, depuis son ouverture il y a plus de 20 ans, cette structure fonctionnait avec son médecin généraliste, originaire de la localité, qui l'occupa ensuite jusqu'à la fin de l'année 2009 en l'utilisant comme cabinet médical privé. Après cette année donc, le médecin décida de cesser son activité en restituant l'infrastructure aux services de l'APC et en résiliant son contrat de location liant les deux parties. La salle a repris ses services, certes, mais elle fonctionne avec un infirmier et sans médecin. Cet état de fait a poussé la population à interpeller a maintes reprises les autorités pour affecter un médecin, mais en vain. Ainsi, les malades de la région continuent de faire d'épuisants déplacements jusqu'au chef-lieu de la wilaya pour la moindre consultation. «Notre localité nécessite en urgence une salle de soins. Jusqu'à quand resterions-nous à vivre pareils calvaires avec nos malades ?», diront des parents accompagnant un patient, trouvés sur les lieux et se préparant à repartir, bredouilles, pour une autre destination. Les villageois d'Ath Laâziz ne cessent d'interpeller les pouvoirs publics pour prendre en charge ce problème.