L'Ecole nationale supérieure maritime (ENSM), l'ex-ISM, de Bou Ismaïl (Tipasa) dispose déjà de 12 simulateurs dans diverses formations. Dans le cadre de la convention de coopération entre l'Algérie et l'Union européenne, l'ENSM vient d'en acquérir 2 autres. Le premier est un simulateur de manœuvre avec 2 passerelles, le second est destiné pour les manutentions portuaires. L'ENSM de Bou Ismaïl a ouvert un laboratoire pourvu de 4 groupes de recherches. Dans cet élan de formation de qualité, l'ENSM annonce l'ouverture d'une formation en magistère pour 10 postes pédagogiques dans la spécialité de la sécurité dans les transports maritimes ; de 15 postes pour une formation en PGS (post-graduation spécialisée) dans l'administration maritime et de 15 postes de formation en PGS dans la gestion portuaire, et enfin l'inscription de 10 enseignants doctorants. D'autres nouvelles filières seront enseignées à l'ENSM, notamment dans le domaine de l'environnement maritime (pollution) et le management. Beaucoup d'universitaires enseignants, issus des autres universités du pays, qui ne sont pas suffisamment «maritimisés» ont rejoint l'ENSM de Bou Ismaïl. Or, depuis cinq années, l'ex-ISM, pour moult raisons, ne bénéficie plus des conventions de coopération avec les nations maritimes développées, notamment le Japon, la Suède, la Corée du Sud, la France, le Canada. Cette rupture de formation de mise à niveau à l'étranger constitue un véritable handicap dans la poursuite d'une formation d'excellence à l'ENSM. Les décideurs estiment, aujourd'hui, que l'Algérie est suffisamment riche pour importer les équipements sophistiqués. Le développement du volet humain n'est pas à l'ordre du jour chez la tutelle. Les majors de promotion de cette grande école étaient automatiquement envoyés en formation à l'étranger pour se perfectionner davantage. Ce n'est plus le cas à présent. Cette situation handicapante pour les diplômés et les enseignants chercheurs de l'ENSM perdure depuis 5 années. Le poids de l'Algérie au sein de l'OMI (Organisation maritime internationale) s'amenuise. La Convention de Manille (Philippines), qui avait été organisée au mois de juin 2010, oblige tous les pays membres, y compris l'Algérie, à appliquer les règles fixées en matière de délivrance de brevets et certificats. «Une école de cette envergure ne doit pas se satisfaire de ses réalisations et de ses acquis, mais devra plutôt toujours aller de l'avant, pour atteindre un niveau d'enseignement et d'innovation conforme aux performances et standards internationaux établis en la matière», avait déclaré Amar Tou. Or, l'encadrement pédagogique de grande qualité de l'ENSM de Bou Ismaïl est aujourd'hui en quête de mise à niveau. L'inadéquation entre le discours officiel et la réalité du terrain saute aux yeux.