L'initiative Medgrid est complémentaire avec d'autres initiatives pour le développement de la production d'énergie d'origine solaire. La capacité d'énergie solaire, qui pourrait être installée dans les pays du Sud, serait ainsi de 20 Gigawatts, à l'horizon 2020, dont un quart sera exporté éventuellement vers le nord. Le second accord, conclu avec le CEA (Commissariat à l'énergie atomique) consacre l'installation de deux démonstrateurs d'énergie solaire photovoltaïque et permettra à la Tunisie «d'acquérir des références mondiales dans les technologies solaires et leurs applications», selon le ministre français de l'Industrie, Eric Besson. L'accord prévoit deux phases. La première consiste en l'installation, au premier trimestre 2012, d'un mécanisme combinant la production électrique et le pompage hydraulique, ainsi que l'irrigation et la deuxième porte sur la finalisation d'un démonstrateur production, stockage d'électricité. L'objectif des deux accords est de répondre aux besoins croissants des ménages et des entreprises, dynamiser la recherche-développement, développer les compétences locales, créer de nouveaux emplois et contribuer au rééquilibrage territorial, outre la mise en œuvre du Plan solaire méditerranéen, a précisé M. Besson. «Avec ces accords, nous respectons scrupuleusement ce que nous avions promis aux Tunisiens en mars», a-t-il estimé. Le représentant du gouvernement français a relevé des signes positifs dans l'économie tunisienne, affirmant qu'elle «a quelques bons indices, plutôt encourageants, à l'exception du tourisme». Il a notamment cité le secteur de l'industrie du textile et a relevé «un climat social apaisé dans les entreprises». La révolte populaire a fait chuter en janvier le régime du président Ben Ali, affectant sérieusement la situation économique du pays où le PIB a chuté de 7,8% au premier trimestre 2011, plombé notamment par la chute des revenus touristiques, selon les chiffres de l'Institut national de la statistique (INS). Selon le gouvernement tunisien, le tourisme vit sa pire année depuis son lancement dans les années cinquante avec 3000 emplois perdus depuis le début de l'année. Les chiffres pour le premier semestre de l'année 2011 sont tous dans le rouge, a déclaré Habib Ammar, directeur de l'Office national tunisien du tourisme. Le nombre de touristes entrant a baissé de 39%. Les nuitées et le volume des revenus du tourisme ont baissé de moitié (respectivement 53% et 51%). «Les réservations pour le deuxième semestre sont en baisse (52%)», a ajouté M. Ammar, soulignant que «ses espoirs étaient fondés dans les départs de dernière minute (last minute)» pour amortir le choc.