Depuis quelque temps, l'on assiste, à Annaba, à un retour en force des bandes de voleurs à l'arraché, notamment celles spécialisées dans les vols de téléphones portables. Ces bandes de malfaiteurs opèrent au grand jour, un peu partout dans les plus grandes artères de la ville, mais surtout au niveau de la plus importante place publique annabie, à savoir le cours de la Révolution. D'ailleurs, et en l'absence d'une lutte efficace contre ce phénomène qui barbouille l'image de la Coquette, chaque jour apporte son lot de désagréments. De nombreux citoyens, Annabis et touristes, ont été ciblés par ces chapardeurs qui semblent être insaisissables. Aujourd'hui, l'on affirme que quotidiennement, une moyenne de plus de 20 téléphones portables est signalée uniquement sur le cours de la Révolution, un lieu qui ne désemplit jamais des éléments des services de sécurité. Selon le témoignage des travailleurs et des propriétaires des kiosques implantés sur le lieu, les voleurs s'attaquent parfois à leurs victimes à l'aide de bombes lacrymogènes. Mieux encore, tout récemment, trois de nos confrères ont payé les frais dans ce lieu-même. À commencer par le rédacteur en chef de l'Est Républicain, qui a été dépossédé de son cellulaire en plein jour sur l'esplanade même du cours de la Révolution. Le même sort a été réservé, quelques jours auparavant, à Hassina Bouchikh, journaliste du quotidien arabophone El Khabar, agressée et dépouillée de son téléphone portable en plein jour. Tandis que Guellil, un gérant d'un quotidien arabophone local a failli être égorgé en fin de journée sous les arcades du cours de la Révolution à sa sortie d'un taxi-service. Il s'en est sorti avec quelques balafres au niveau du cou notamment. Des bandes qui défrayent de nouveau la chronique à Annaba, dont le vol à l'arraché est leur spécialité, leur chose, leur jouet. Ils opèrent en “meute” avec une méthode qui ressemble à celle des guépards. Ils guettent d'abord leur proie, puis ils attendent le moment opportun pour passer à l'acte. Leurs cibles privilégiées restent les automobilistes et, bien sûr, la très fragile gent féminine. En effet, les voleurs s'attaquent dans la plupart des cas aux automobilistes à bord de leur véhicule. Ce risque est valable aussi, à la personne assise à l'avant et aux jeunes filles, surtout celles non voilées et qui osent s'aventurer à porter des colliers, des bracelets ou des boucles d'oreilles en or. L'“escamoteur”, celui qui allait exécuter la mission, dit-on, est, à la fois, un véritable sprinteur et “dégaine” tel Lucky Lucke (plus rapide que son ombre). En fait, avant même que la victime s'arrête et saute de sa voiture, l'auteur est déjà de retour sur les lieux “du crime” et portait une autre tenue…, car souvent, au coin de la rue, un acolyte l'attend avec une chemise de différente couleur. Beaucoup de victimes ont jugé que le port de la ceinture de sécurité en ville facilite considérablement la tâche à ces bandits. La gent féminine est une proie très facile. Du caviar pour ces voleurs. Aujourd'hui, à Annaba, rares sont les femmes qui montrent dans la rue leur téléphone ou leurs bijoux, tant le risque est imminent de se voir attaquer par des énergumènes, prêts à se jeter au cou d'une jeune fille pour lui arracher son collier, ou à lui “happer” son portable. Plus grave, tout cela se passe sous le regard indifférent des gens, qui semblent, plus que jamais, impuissants devant ces actes criminels. En réalité, les gens ont peur de se mêler à ces histoires d'atteinte aux biens et aux personnes. Pourtant, ils savent bien que sans aucune réaction courageuse de leur part, leur tour viendra forcément un jour et ils ne trouveront aucune aide ou assistance. B. B.