Quelques jours avant le mois de Ramadhan, les prix de la viande ovine ont subitement augmenté pour se stabiliser à 900 DA pour le gigot d'agneau et 800 pour les autres parties de l'animal chez les bouchers du centre-ville. Pour expliquer cette majoration ramadhanesque de la viande ovine, laquelle touche comme de coutume toutes les denrées alimentaires, les éleveurs, maquignons et bouchers invoquaient, les années précédentes, invariablement, les effets de la sécheresse, ayant, il est vrai, sévi pendant plus de 10 ans dans la région, ce qui a appauvri le couvert végétal, les obligeant ainsi à recourir à « l'achat des aliments de bétail à des prix parfois prohibitif », disaient-ils. Ainsi, la pauvreté du tapis végétal des parcours pastoraux, la cherté des aliments de bétail et parfois la survenance de maladies nécessitant des traitements zoothérapeutiques spécifiques et onéreux expliquerait la hausse des prix de la viande ovine. Questionné à propos de la flambée de la mercuriale, concernant les viandes, et sachant que cette année le foin, la luzerne et l'orge connaissent des productions record et que les services vétérinaires de la DSA de la wilaya déploient des efforts considérables pour prévenir et éradiquer les zoonoses, un boucher, ayant pignon sur rue à Biskra, a, cette fois, une autre explication : « Le prix de la viande a augmenté parce que la direction de l'agriculture a instruit les vétérinaires activant au niveau des abattoirs de la wilaya de Biskra de retirer les brebis du circuit de l'abattage. » Cette excellente mesure qui vise à favoriser la régénérescence du cheptel ovin risque cependant d'avoir « des effets limités sur le prix de la viande », selon notre interlocuteur qui précise que « l'abattage clandestin et le transport, par camions entiers, de moutons et de brebis de la région d'Ouled Djellel vers les frontières de l'Est du pays ne sont plus des secrets pour personne ». Dans ces conditions, a-t-il conclu, le prix de la viande ne baissera jamais, que l'année soit bonne ou pas !