Les habitudes alimentaires ont bien changé dans cette région du pays où, pourtant, l'attachement aux mœurs et aux traditions n'est pas un vain mot. La restauration rapide «extra muros» est plus que jamais dans l'air du temps et prend de plus en plus le pas sur le conservatisme et les usages établis. Fonctionnaires, pères et mères de famille, étudiants (es), lycéens (es), ou passagers, c'est toute une clientèle cosmopolite qui se rue sur les nombreux snacks et rôtisseries proposant les appétissants chawarma et poulet rôti. Sur les coups de 11h et après les heures de travail, ces établissements sont assaillis par les clients. Des pics de commandes, à consommer sur place ou à emporter, sont enregistrés et il faut souvent se montrer patient avant de se voir servir. Pendant ces tranches de temps, des dizaines d'acheteurs sont attablés à l'intérieur des restaurants, alors que d'autres attendent debout pour se faire livrer. Amine et Yasser, deux jeunes BCBG, sont de fidèles clients d'une rôtisserie chic du centre-ville. Ils viennent chaque jour y consommer leur casse-croûte chawarma à base de volaille (la dinde). «Depuis l'ouverture de cet établissement, il y a près de deux années, nous y venons régulièrement. On ne peut plus se passer de notre ration de ce succulent et non moins célèbre plat libanais. Et puis la qualité est excellente et les prix abordables», nous ont-ils indiqué. Une filière qui prospère vite Dans les grandes agglomérations de la wilaya, pour ne citer que Mila, Chelghoum Laïd et Tadjenanet, une panoplie de restos spécialisés dans la chawarma et le poulet rôti, a vu le jour, surtout sur les grands boulevards et les rues commerçantes. Un délicieux plat ou un sandwich chawarma, c'est selon le standing de l'établissement, est vendu entre 120 et 150 dinars et le poulet bien rissolé, mais d'une taille très modeste, est écoulé entre 400 et 450 dinars. Beaucoup de gérants de boutiques, tels des taxiphones ou des magasins d'articles vestimentaires, flairant le bon filon, ont transformé leurs locaux en commerces de viande rôtie ou grillée. En dépit du fait qu'ils soient implantés presque à proximité l'un de l'autre, ces derniers (commerces), n'en démordent point. Les consommateurs continuent d'affluer davantage au moment où les préposés au service semblent parfois dépassés par le volume des achats. Bon nombre de tenanciers considèrent que les affaires marchent plutôt bien, quand bien même certains d'entre eux estiment qu'il y a des hauts et des bas. Et pour preuve a commenté, M. A, un commerçant de chawarma et de poulet rôti, «nos recettes se réduisent comme une peau de chagrin chaque fois que les prix du poulet et de la dinde se mettent à jouer au yoyo. Dans ces cas précis, l'on est obligés de majorer nos tarifs et cela freine sensiblement l'ampleur de nos ventes».