General Motors (GM) refuse de céder sa filiale européenne Opel au groupe canadien Magna, soutenu par Berlin, à cause de l'implication des investisseurs russes GAZ et Sberbank, rapporte le magazine Der Spiegel, à paraître lundi, information démentie par le gouvernement allemand. « Le gouvernement américain (actionnaire à 60% de GM) ne veut pas d'investisseurs russes au sein du constructeur automobile », affirme l'hebdomadaire, qui ne cite pas de sources. Ces dernières semaines, GM a demandé à plusieurs reprises aux représentants du gouvernement allemand « d'exclure les investisseurs russes du consortium Magna (...) Cela rendrait le projet plus acceptable aux Etats-Unis », rapporte le magazine. Mais « les négociateurs allemands ont refusé », selon le magazine. « Ils ont fait état d'arrangements entre la chancelière Angela Merkel et le président russe Dmitri Medvedev. » Le porte-parole du gouvernement allemand, Ulrich Wilhelm, a catégoriquement démenti cette affirmation. « Il n'y a pas à l'heure actuelle et il n'y a jamais eu d'indications de la part du gouvernement américain ni de General Motors que la participation d'un partenaire russe à l'offre de Magna soit une raison fondamentale de refuser cette offre », a-t-il déclaré à la presse. Depuis plusieurs jours, les dirigeants allemands ne cachent pas leur agacement face à l'enlisement du dossier Opel. La chancelière conservatrice Angela Merkel, comme son vice-chancelier social-démocrate, Frank-Walter Steinmeier, ont fait du sauvetage du groupe automobile une priorité. GM n'a toujours pas pris position entre les deux offres de reprise qui restent sur la table : celle de Magna, adossée à la banque et au constructeur automobile russe Sberbank et GAZ, et celle du fonds d'investissement RHJ. Berlin a réitéré à maintes occasions sa nette préférence pour le projet Magna.