Depuis hier, la Direction des renseignements généraux (DRG) de la Sûreté nationale a un nouveau patron, a-t-on appris de sources sûres. Installé officiellement par Ali Tounsi dans la soirée d'avant-hier au siège de la DGSN à Alger, le commissaire divisionnaire Salah Benderradji a remplacé Kamel Beldjilali qui occupait ce poste depuis 1998. La Direction nationale de la police judiciaire (DPJ) a également été touchée par ce remaniement. Ainsi, le divisionnaire Lège Rabah a été remplacé par le désormais ex-chef de la sûreté de wilaya de Boumerdès, le divisionnaire Lafani Mohamed. Bien que partiel, ce mouvement a été pressenti depuis plusieurs mois. Si pour la DPJ, les raisons du changement seraient la recrudescence de la délinquance, pour la DRG, les motivations sont tout autres. En effet, le 21 décembre 2008, Beldjilali Kamel a été remercié par Ali Tounsi, directeur général de la Sûreté nationale. La cause semble être le contenu de rapports accablants faisant état de plusieurs scandales dont seraient auteurs des officiers des RG. Insuffisances professionnelles en matière d'information et rapports tendancieux sont, entre autres, les facteurs ayant été à l'origine de cette décision. Une sentence qui vient confirmer la récente déclaration de M. Tounsi de ne plus tolérer la moindre peccadille. Selon nos sources, il a fallu l'intervention de Noureddine Yazid Zerhouni, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, pour qu'il soit maintenu à son poste quelques mois de plus. Toujours sur ordre de M. Zerhouni, Ali Tounsi avait mis fin à la mission du patron du Service régional de renseignement et de recherches opérationnelles (SRRRO) de Annaba. Ce dernier a été mis à la disposition de la sûreté de wilaya de Guelma. Les motifs de la décision de la DGSN ont trait à l'insuffisance en matière d'information, consolidée par l'existence d'une activité terroriste dans la wilaya d'El Tarf. Autant d'éléments annonçant probablement la dissolution imminente des différents services des SRRRO qui seraient intégrés dans les Brigades de recherche et d'investigation (BRI) créées récemment par le patron de la police lui-même. L'ex-patron des renseignements généraux de Annaba avait été mis, en août 2008, à la disposition de la sûreté de wilaya de M'sila après avoir été suspendu durant plusieurs jours. Son prédécesseur Samir Benmahamed, qui crie au scandale, purge une peine de 3 ans après avoir introduit un appel auprès de la Cour suprême. Un autre jeune cadre, Beldi Rabia, cité dans l'affaire de Benmahamed, a été innocenté par la justice et attend toujours sa réintégration.