Plus de 50 compagnies aériennes ont perdu 2,02 milliards de dollars (1,40 milliard d'euros) au deuxième trimestre, portant à 6 milliards de dollars les pertes enregistrées depuis le début de l'année, a indiqué hier l'Association internationale du transport aérien (IATA). « Etant donné que cet échantillon de compagnies aériennes est incomplet, les pertes totales de l'industrie sont probablement plus élevées », précise la même source. Les précédentes estimations de l'IATA tablaient sur des pertes de 9 milliards de dollars pour 2009. L'IATA signale également que la hausse des prix des carburants augmente la pression sur les bénéfices. En effet, les observateurs ont constaté une forte augmentation du poste carburant dans les coûts d'exploitation des compagnies. Le poids du fuel dans les comptes des compagnies aériennes est de plus en plus lourd, de 13% en 2000, il est environ de 30% aujourd'hui. La survie de l'industrie passe par une maîtrise rigoureuse de cette dépense. Ce poste a rattrapé en importance celui des dépenses de personnel et deviendra à court terme le plus important. Tous les moyens sont bons pour faire des économies, comme celles que leur offre le billet électronique, en attendant des avions plus économes en carburant, comme l'A380. Au cours des derniers mois, la plupart des compagnies régulières européennes et asiatiques ont instauré une « surcharge carburant ». Il s'agit de charges supplémentaires, indépendantes du prix du billet, variant en fonction du trajet (moyen ou long-courrier) et supportées par le passager. Le prix élevé du kérosène devrait également accélérer le renouvellement des flottes des compagnies au profit d'avions modernes plus économes. Par ailleurs, les compagnies aériennes disposent d'un ensemble de mesures opérationnelles pour réduire leur consommation : la limitation de la masse embarquée, l'optimisation des trajectoires et de l'aérodynamisme des appareils exploités. Selon l'OACI, ces mesures pourraient permettre une réduction de la consommation de carburant de 2% à 6%. Alors que certaines compagnies replongent dans le rouge, Air Algérie semble maintenir le cap. Les résultats de l'exercice 2008 sont en amélioration nette par rapport aux exercices précédents, nonobstant le prix élevé du kérosène, dont la facture représente 24% des dépenses d'exploitation en 2008, contre 14% en 2003. En 2008, plus de 3,2 millions de voyageurs ont emprunté les vols réguliers d'Air Algérie, dont 1,8 million sur le réseau international et 1,3 million sur le réseau domestique, soit un accroissement de 9% par rapport à 2007. En juillet, le trafic international de passagers s'était légèrement ressaisi, baissant de 2,9% sur un an après une chute de 7,2% le mois précédent. Traditionnellement, le deuxième trimestre est important en termes de fréquentation, puisque les compagnies aériennes réalisent généralement la moitié de leurs bénéfices annuels durant cette période.