La jeune Palestinienne réclame justice. Son histoire est « emblématique de l'attaque subie par les civils et notamment les enfants » – lors de l'opération Plomb durci de décembre et janvier derniers, durant laquelle 1400 Palestiniens ont été tués, dont 300 enfants (comme le rapportait Amnesty International le 2 juillet 2009), est-il affirmé dans un communiqué parvenu à notre rédaction : « Les faits subis par Amira illustrent l'utilisation par Israël contre des civils d'armes conçues pour les champs de bataille et s'inscrivent dans une offensive délibérément lancée contre la population civile palestinienne. Les actes dont elle a été victime sont constitutifs de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité au sens du statut de la Cour pénale internationale. » Paris De notre correspondante Mercredi 14 janvier 2009, lors de l'opération militaire israélienne Plomb durci dirigée contre la population de la bande de Ghaza, Amira a été directement visée par les tirs des chars israéliens qui avaient envahi le quartier de Tel Al Hawa où elle réside. Son père, son frère de 13 ans et sa sœur de 15 ans ont été tués par l'armée israélienne alors qu'ils se trouvaient à proximité de la maison familiale. Grièvement blessée à la jambe droite, elle a miraculeusement survécu à ses blessures, au froid, à la faim et à la soif pendant plus de 60 heures, jusqu'à ce qu'elle soit découverte, samedi 17 janvier, par un journaliste, dans la maison où elle s'était réfugiée. Elle a été soignée à l'hôpital Shifa par une équipe de médecins français, qui ont organisé sa prise en charge en France. Après avoir été refoulée plusieurs fois au passage de Rafah, elle a finalement pu rejoindre la France où elle est sous traitement. L'holocauste de Ghaza rattrape Israël La plainte d'Amira Al Karem est la première d'une victime de l'opération israélienne Plomb durci. Amira Al Karem, dont la défense est assurée par un collectif d'avocats conduits par Me Gilles Devers, du barreau de Lyon, demande l'application des dispositions de la Convention sur les droits de l'enfant, applicable sans réserve dans les territoires occupés. Les faits qu'elle invoque s'inscrivent dans la compétence de la Cour, s'agissant de l'analyse préliminaire de la situation en Palestine, en cours auprès de l'instance internationale de justice. Il est à rappeler qu'une plainte contre Israël pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à Ghaza, introduite à la demande de 412 ONG de Palestine, du Moyen-Orient, du Maghreb (dont l'Algérie), d'Europe, des Etats-Unis, d'Amérique latine auprès de la Cour pénale internationale (CPI), le 10 janvier par Me Gilles Devers et 40 autres avocats internationaux, est en cours d'examen. Le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, avait alors déclaré qu'une pré-enquête serait ouverte pour vérifier si les éléments de la plainte sont constitués. « Le droit a une part fondamentale dans la résolution du conflit israélo-palestinien », avait estimé Me Devers. Et d'ajouter : « Ce qui s'est passé à Ghaza restera un fait majeur, c'est une manière de refonder le droit international » dans le sens où « on va sans doute reconnaître aux peuples les moins protégés, parce qu'ils n'ont pas d'Etat constitué, d'être protégés. »