Beaucoup de familles oranaises, notamment celles demeurant dans les quartiers populaires, dénoncent le comportement ostentatoire des toxicomanes et des dealers. « Ils ne prennent même plus la peine de fumer leurs cigarettes bourrées de kif dans un endroit discret. Je suis obligé de garder mes fenêtres fermées pour éviter que la fumée ne pénètre dans mon appartement. Cela peut avoir des conséquences néfastes sur la santé de mes enfants », fait remarquer un père de famille résidant dans une vieille bâtisse sise au sein du quartier St Pierre. Son voisin de palier explique : « C'est au cours du mois de Ramadhan que notre vie se transforme en un véritable calvaire. Ils viennent fumer leurs joints sous ma fenêtre. On ne peut même pas intervenir de peur de susciter les réactions imprévisibles et violentes de ces drogués ». Le même son de cloche se fait entendre dans les autres parties de la ville. Un habitant du faubourg d'El Derb confie : « Les transactions de stupéfiants sont traitées au vu et au su de tout un chacun. Quelques minutes avant la rupture du jeûne, les petites barrettes de kif et les billets de banque changent de mains, sans gêne et encore moins de crainte, dans les encoignures des portes ». En dépit du renforcement sécuritaire dès l'entame du mois de carême et ce, dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue et de la délinquance, la situation semble avoir tendance à prendre des proportions alarmantes dans la capitale de l'Ouest. Un triste état de fait aux graves conséquences que ne cessent de dénoncer les familles oranaises en quête de quiétude.