Le conflit entre Algérie Télécom et l'Eepad rebondit. Le fournisseur privé d'accès à internet a été coupé du réseau des réseaux, privant ainsi ses 35 000 abonnés de l'accès à internet. Les raisons évoquées demeurent les mêmes : l'Eepad n'a pas payé ses dettes que lui réclame Algérie Télécom et qui sont passées de 2,4 milliards de dinars à 3,5 milliards de dinars. L'échéancier qui lui a été fixé (50 millions de dinars chaque mois) n'a jamais été respecté. Cette dette n'a jamais été du goût de Moussa Benhamadi, PDG d'Algérie Télécom, qui a été le premier PDG à réclamer l'argent détenu auprès des mauvais payeurs surtout après la signature d'un contrat de performance entre l'Etat et Algérie Télécom où « le rééquilibrage économique de l'entreprise est l'enjeu principal ». L'opérateur a besoin d'argent, car il est en phase d'investissement massif dans le cadre du renforcement de l'infrastructure des télécommunications à haut et très haut débit et fait face à une baisse des revenus de la téléphonie fixe. Aujourd'hui, il existe 3,2 millions de lignes téléphoniques fixes. Algérie Télécom paie aussi 400 000 euros par mois pour diverses prestations de l'Eepad, selon la direction de la communication de l'opérateur historique. Hamid Bessalah, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, a évoqué la possibilité d'assurer un basculement au profit des clients de l'Eepad vers les réseaux d'Algérie Télécom. Une note dans ce sens, de l'opérateur, va être adressée à toutes les agences commerciales. Mais dans ce cas, il faudra être sûr que les capacités de l'opérateur public seront suffisantes pour les accueillir, car les propres abonnés d'Algérie Télécom se plaignent souvent des lenteurs du débit et des coupures dans certaines régions du pays. Quant à une éventuelle prise de participation d'Algérie Télécom dans le capital de l'Eepad, le ministre a affirmé « qu'une étude a démontré qu'elle n'a aucun sens ni pour AT ni pour le provider privé ». La réaction de Nouar Harzallah, PDG de l'Eepad, ne s'est pas fait attendre. Sur le journal en ligne spécialisé mobilealgerie.com, il a expliqué que les raisons de la coupure sont d'ordre technique et ça n'a rien à voir avec les dettes entre son entreprise et l'opérateur historique. « Depuis 4 jours, nous assistons à une perturbation sur le débit de notre réseau internet qui est principalement vécu à l'est du pays », a-t-il soutenu, avant d'ajouter : « C'est ce qui nous a poussés à revoir tout notre réseau pour éviter de telles pannes dans le futur. » Les sites de l'Eepad et d'Assilabox étaient hier inaccessibles. Lors de la journée de sensibilisation contre la cybercriminalité en Algérie, qui coïncidait avec le vote d'une loi à l'APN, le PDG de l'Eepad était présent mais l'on a remarqué l'absence du PDG d'Algérie Télécom. « Nous sommes pour la sauvegarde de cette entreprise qui, faut-il le rappeler, a beaucoup fait pour les TIC. Si elle se renforce, ce sera pour nous un apport commercial appréciable », nous a-t-on-dit du côté de la cellule de communication d'Algérie Télécom. Affaire à suivre …