-La Libye connaît ces derniers jours une grave crise alimentaire à cause de son instabilité. L'Algérie doit-elle encourager les exportations vers ce pays afin d'attraper deux lièvres à la fois : aider les Libyens et faire entrer des devises au pays ? Sans vouloir politiser le commerce et profiter de la situation sécuritaire qui règne en Libye, nos opérateurs économiques devraient faire le premier pas afin de commercialiser leurs différents produits en Libye. C'est une manière d'aider nos frères libyens et aussi une occasion pour les opérateurs économiques algériens d'avoir un pied dans ce pays voisin. On aimerait bien que le made in Algeria soit présent en Libye. Petit à petit, on pourra y avoir notre part de marché. Il faut dès maintenant viser le long terme. Le marché libyen demeure le plus dynamique de toute la région du Maghreb, et ce jusqu'à 2050, voire plus. Les pays européens et américains font tout pour commercialiser leurs produits dans ce pays en ces temps de crise. Ils parlent de la reconstruction de la Libye, d'une manière humanitaire, mais en fait il ne s'agit finalement que de gros marchés à convoiter. Bref, il n' y a aucune raison pour que le produit ou le service algérien ne soit pas présent dans ce pays. -L'opérateur économique algérien est appelé à faire quoi au juste ? Nos opérateurs ne doivent pas hésiter. La Libye est un pays qui a toujours offert des opportunités à ne pas rater. Ceci dit, nous devons minimiser les risques et voir quelles sont les meilleures conditions logistiques qui permettent une exportation dans de bonnes conditions. Les industriels algériens ont tort de négliger un tel marché. Beaucoup de producteurs qui cherchent à exporter leurs produits visent des marchés très compliqués à pénétrer comme le marché européen ou américain. A mon avis, il faut tirer avantage de la position géographique de notre pays et essayer de se positionner sur des marchés proches et porteurs comme le marché libyen. Certes, ce n'est pas une tâche facile que de vouloir se placer dans un pays en pleine crise sécuritaire et politique. Mais en commerce, il faut savoir calculer et gérer les risques pour lesquels l'entreprise aura peut-être beaucoup de chances de décrocher un, voire plusieurs, nouveaux marché à l'international et engendrer un chiffre d'affaires important. Une ou des études préalables devront être menées par le staff marketing de l'entreprise et c'est dans ce sens-là que j'invite les managers d'entreprise à former une bonne équipe marketing avant de vouloir s'internationaliser. L'opérateur qui veut exporter vers la Libye entre autres devra, tout d'abord, contacter le ministère du Commerce, celui des affaires étrangères, l'Algex et la chambre du commerce pour être mieux informés et surtout limiter les risques concernant le payement ou autres difficultés liées au commerce international. Pour ma part, j'ai créé une page facebook, intitulée «Boostons nos exportations hors hydrocarbure», afin de lancer le débat sur l'exportation et sensibiliser justement nos opérateurs économiques à réfléchir à l'international et à profiter, notamment du dynamisme du marché libyen.