Trois délégués des travailleurs de l'hôtel Sheraton Club des Pins, dirigé par la chaîne hôtelière Sheraton Hôtels & Resorts, ont été licenciés hier, et ce, pour avoir osé demander à la direction de l'hôtel l'installation d'un syndicat des travailleurs. Selon les concernés, la direction générale leur reproche leur engagement syndical et le fait d'être à la tête de ce mouvement. Joint par téléphone, M.M., l'un des délégués licenciés, qui a préféré garder l'anonymat, nous a indiqué : «La direction nous a interdit l'accès à l'hôtel sous prétexte que nous sommes les meneurs de ce mouvement de revendication. Il faut qu'elle (la direction de l'hôtel) comprenne que nous sommes de simples représentants des travailleurs et non les leaders du mouvement.» Notre interlocuteur a ajouté : «La direction nous a fait savoir, par téléphone, que nous recevrons notre lettre de licenciement par voie d'un huissier de justice.» Il est à rappeler que le principal point revendiqué par les travailleurs est la création d'un syndicat des travailleurs pour défendre leurs intérêts. Les sanctions qui pèsent sur les délégués des travailleurs ont poussé les employés à observer un arrêt de travail qui a paralysé l'hôtel durant toute la journée d'hier (depuis 8h du matin). «Les employés sont conscients de leurs actes. Cette mobilisation vient confirmer que les travailleurs sont solidaires et que nous ne sommes que leurs délégués», a insisté notre interlocuteur. «Contrairement à la direction qui cherche à réduire le problème à une affaire de licenciement de quelques représentants des travailleurs, nous, nous ne cherchons qu'à défendre les intérêts de tous les employés, quitte à sacrifier les nôtres», a-t-il lancé. Il a également souligné le fait que «la direction générale de l'hôtel a donné, avant-hier, son accord pour l'organisation d'une l'assemblée générale qui devait donner lieu à la création d'une section syndicale. Alors qu'aujourd'hui (hier), elle revient sur son engagement en nous licenciant». A noter que ces mêmes délégués ont affirmé avoir accompli toutes les démarches d'adhésion à la centrale syndicale de l'UGTA, qui leur a demandé un délai afin de préparer l'AG. Pour rappel, un premier mouvement de grève a déjà été observé par les travailleurs de cet hôtel au mois de juin dernier. Les travailleurs se disent déterminés à continuer leur action de protestation dans le cas où la direction générale ne prend pas en charge leur principale revendication qui porte sur la tenue d'une assemblée générale pour la création d'une section syndicale.