La situation se dirige vers l'apaisement à l'hôtel Sheraton Club des Pins (Alger) après que la direction de l'établissement eut cédé aux principales revendications socioprofessionnelles soulevées par les travailleurs. Hier matin, un débrayage de deux heures a été observé par les employés pour réclamer la réintégration des employés licenciés «abusivement», l'amélioration des conditions de travail et une revalorisation de la grille des salaires. La création d'une section syndicale figure parmi les points contenus dans la plateforme de revendications. Selon un membre de la section syndicale de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) de Chéraga, la direction de l'hôtel Sheraton a accepté que les employés de l'hôtel se constituent en un syndicat affilié à l'UGTA, à l'issue d'une réunion de travail qui s'est tenue hier matin. Deux autres points ont figuré à l'ordre du jour de cette rencontre, à savoir l'avis favorable émis par la direction pour la réintégration des travailleurs licenciés ainsi que le principe de revalorisation salariale au profit des concernés. «Nous avons eu ce matin [hier, ndlr] une entrevue avec le propriétaire de la société SIH, actionnaire majoritaire de l'hôtel Sheraton d'Alger, suite à un mouvement de grève de deux heures (8h-10h) observé par les travailleurs. Les responsables se sont dits favorables à la création d'un syndicat par les travailleurs, de même qu'un accord a été trouvé en vue de la réintégration des travailleurs licenciés. Nous avons aussi retenu le principe de la revalorisation salariale. Par ailleurs, d'autres points seront débattus ultérieurement, en l'occurrence ceux inhérents aux 3% au titre de la prime de bénéfice et du 13e mois». Dimanche dernier, les employés de l'établissement Sheraton Club des Pins ont observé un arrêt de travail d'une heure tout en assurant un service minimum. Ils ont accordé à la direction de l'hôtel un délai de 48 heures pour négocier leur plateforme de revendications socioprofessionnelles. Celles-ci se résument aux points suivants : la réintégration des employés licenciés «abusivement», la revalorisation des salaires, le versement de leur part des bénéfices (3%) que la direction ne leur a jamais octroyée, ainsi que la prime du treizième mois. Une source proche des travailleurs a révélé, hier, que la direction de l'hôtel Sheraton d'Alger a procédé à une vague de licenciements «injustifiés» dont les derniers en date remontent à mercredi dernier et ont concerné trois employés dont un ayant exercé dans la restauration depuis une douzaine d'années (1999), ajoute la même source. Dans le même cadre, notre source fait état des pressions et des contraintes exercées par la direction de l'hôtel sur les employés de certains services, en vue de les amener à travailler plus que les horaires qui leur sont impartis. Ainsi, les travailleurs qui assurent les prestations de nuit sont souvent appelés (en cas de manque de personnel suite à un licenciement par exemple) à assurer des heures supplémentaires. Outre les revendications socioprofessionnelles, les employés réclament le droit de créer leur propre section syndicale qui les représentera auprès de la direction de l'hôtel, ce que cette dernière leur a toujours dénié. «Nous avons maintes fois exprimé et fait part à la direction de notre volonté de nous constituer en syndicat UGTA, en vain», note notre source. Cette dernière rappelle qu'une première tentative a été entreprise par le biais d'émissaires de la Centrale syndicale, sans succès. La seconde tentative via un huissier de justice a essuyé le même refus. «C'est pourtant un droit constitutionnel», fait observer à juste titre cet employé. Y. D.