Le mouvement de grève entamé, mercredi dernier par les travailleurs de l'hôtel Sheraton d'Alger se poursuit. Après une semaine de débrayage, le bras de fer persiste entre les employés et leur direction. Le mouvement de grève entamé mercredi dernier par les travailleurs de l'hôtel Sheraton d'Alger se poursuit. Après une semaine de débrayage, le bras de fer s'accentue entre les employés et leur direction. Les deux parties campent sur leurs positions : les employés refusent de reprendre le travail tant que leurs doléances ne sont pas prises en charge ; de son côté, la direction de l'hôtel joue la carte de la menace et de la peur, n'affichant aucune volonté de répondre favorablement aux revendications des grévistes. Selon les représentants des travailleurs grévistes reçus hier à la rédaction, «la direction a commencé le licenciement de tout le personnel gréviste. Près de 400 travailleurs recevront leur lettre de licenciement dans les prochains jours, et ce, par l'intermédiaire d'un huissier de justice». «Les premiers cas de licenciement ont été recensés hier», ont-ils précisé. Contacté par téléphone afin d'avoir des éclaircissements sur le sujet, le directeur général de l'hôtel a refusé de répondre en laissant à la standardiste le message suivant : «La direction générale n'a aucun commentaire à faire, elle se prononcera au moment opportun.» La situation est loin d'être réglée. «Au lieu de répondre aux revendications des salariés, la direction préfère se focaliser sur la menace, la peur, les poursuites en justice ainsi que les licenciements. Depuis une semaine, la situation est la même, ce statu quo envenime la relation entre les employés et l'administration», a indiqué Mohamed M., l'un des délégués des travailleurs. Et d'ajouter : «La menace et les licenciements ne nous feront pas peur, les travailleurs sont conscients de leurs actions. La preuve, juste après l'interdiction d'entrée à l'hôtel des trois porte-parole, les travailleurs ont déclenché, par leur volonté, une grève qui continue toujours.» Le porte-parole a fustigé l'UGTA, l'accusant d'avoir trahi leur engagement en annulant le PV d'installation de la commission chargée de préparer l'assemblée générale élective, et ce, une journée après la signature du PV, le 30 juin dernier (le PV a été signé le 29 juin 2011, ndlr). «Nous avons pris connaissance de cette annulation le 15 septembre dernier, soit le jour du procès qui a déclaré notre grève illégale», a ajouté notre interlocuteur. Ne sachant plus à qui se fier, les travailleurs du Sheraton Club des pins lancent un ultime appel au président de la République afin qu'il intervienne pour trouver une issue à leur situation, qu'il leur permette la création d'une section syndicale au sein de l'hôtel et la réintégration du personnel licencié.Face à cette situation de blocage, les grévistes menacent de recourir à la grève de la faim. Il est à rappeler que la cause du débrayage est l'annonce du licenciement des trois porte-parole des employés et le refus par la direction de l'hôtel de la tenue de l'assemblée générale élective.