Les pannes répétitives et la mauvaise qualité de l'énergie ont causé des dégâts matériels importants. Le groupe Sonelgaz bat une campagne tous azimuts contre deux phénomènes préjudiciables à ses finances, et partant au développement du secteur. La wilaya de Annaba reste peut-être la région la plus touchée par les vols et la rétrocession. Le préjudice financier est estimé à plus de 180 MDA (millions). C'est dans ce cadre que la direction de Seybouse a opéré une action d'envergure de recensement des ouvrages agressés. Cette action se veut une démarche globale de citoyenneté visant à sensibiliser et prémunir le citoyen des dangers de l'énergie électrique, en sus d'une veille commerciale visant à assurer une continuité et une qualité de service conforme aux normes. Ce phénomène, en l'occurrence le vol de câble et la rétrocession sont souvent à l'origine de pertes humaines dès lors que des électrocutions surviennent, endeuillant bon nombre de familles. Néanmoins, ce phénomène persiste et rien ne semble dissuader ceux qui en sont à l'origine. Des perturbations dans la distribution de l'électricité sont ainsi dues à la détérioration d'ouvrages, et partant la qualité de service. Les pannes répétitives et la mauvaise qualité de l'énergie vendue provoquent des dégâts matériels sur tous les équipements fonctionnant à l'électricité, aboutissant indubitablement à des désagréments et au mécontentement de la clientèle. La normalisation des 495 cas d'actes d'agression recensés requiert la mobilisation d'une enveloppe financière de 189 519 507,18 DA. « Le citoyen se considère comme victime, évoque sa méconnaissance des lois et feint d'ignorer totalement les notions relatives aux couloirs de servitude, il argumente en brandissant le permis de construire qui lui est délivré par l'administration ou l'acte d'achat de son terrain délivré par l'agence foncière », explique Mourad Adjel. En tant que demandeur, Sonelgaz engage inévitablement les dispositions légales qui s'imposent, à savoir le constat avec photos, l'évaluation du préjudice et le dépôt de plainte contre l'agresseur. Une fois la situation diagnostiquée, il s'agira de la stabiliser et de la maîtriser en vue d'en éradiquer les méfaits, et ce en menant activement des campagnes de sensibilisation à l'environnement en ciblant les citoyens en tant que premiers acteurs et victimes de l'agression par des contacts directs et des réunions avec les associations et comités de quartiers, en informant les autorités locales et les médias. Des drames au quotidien Il s'agit aussi de réglementer la délivrance de toute autorisation de construire ou d'autres travaux entrepris par les administrations locales et tiers (promoteurs), en faisant de Sonelgaz un partenaire incontournable, mettre en place un dispositif efficient, en mesure de coordonner avec l'ensemble des interlocuteurs (administrations, promoteurs et entrepreneurs) et valider les permis soumis à Sonelgaz pour avis avant délivrance. Cette dernière estime que « les quotidiens nationaux rapportent empiriquement des situations dramatiques dues aux agressions d'ouvrages par des articles qui ne sont pas toujours objectifs, à croire que nous demeurons responsables des dangers que représentent les énergies que nous commercialisons même si leur utilisation est téméraire ». Les statistiques montrent que le service commercial d'El Bouni enregistre le plus grand nombre d'agresseurs avec un taux de 61%. Les services commerciaux d'El Bouni et Sidi Amar relèvent le même taux de cas d'agressions, néanmoins le nombre d'agresseurs pour EL Bouni dépasse de loin l'ensemble. Le préjudice financier estimé à plus de 180 MDA, comparé au chiffre d'affaires global, représente 51% du chiffre d'El Bouni dans la mesure où c'est la localité la plus touchée. Seybouse Annaba est, selon la direction régionale, l'une de ces entités la plus touchée par ce phénomène. Créée en janvier 2006, la direction régionale -Annaba2- emploie 307 collaborateurs et compte quatre services commerciaux (Sidi Amar, El Bouni, El Hadjar et Berrahal) lesquels, ensemble, couvrent 10 communes (El Bouni, El Hadjar, El Eulma, Chorfa, Aïn El Berda, Sidi Amar, Berrahal, Oued El Aneb, Chetaïbi et Treat). Le nombre d'abonnés recensés est de 56 090 en électricité, pour une longueur de réseaux de 899 100 km et de 26 734 en gaz pour une longueur de réseau de 522, 954 km avec un taux de pénétration de 47%. Le phénomène d'agression des ouvrages électriques prend de jour en jour une ampleur inquiétante, engendrant de fâcheuses conséquences, et ce malgré les moyens drastiques déployés en matière de prévention et de sécurité.