Les hôpitaux ne désemplissent pas en ce mois sacré, un afflux important de blessés et d'accidentés est enregistré au quotidien, selon les propos d'un médecin exerçant au sein des services des urgences de l'hôpital de Médéa. Le bilan des agressions et des cas de violence enregistrés par les services de la sûreté de wilaya pendant la première semaine du mois sacré du Ramadhan est en nette recrudescence : 44 affaires de coups et blessures volontaires faisant une cinquantaine de victimes ont ainsi été enregistrées, en particulier au niveau des agglomérations de Médéa, Berrouaghia et Ksar El Boukhari. Le phénomène de la violence verbale et physique meuble le quotidien de nos villes et villages et prend des proportions alarmantes, particulièrement lors de ce mois sacré. Certains citoyens s'irritent à la moindre discussion contrariante et se livrent à des bagarres dont les conséquences sont souvent désastreuses. Des jeunes interrogés sur les raisons de ces comportements répondent presqu'à l'unanimité : « Quand je jeûne, j'ai les nerfs à fleur de peau. Mon café, ma cigarette me manquent. Ils me servent de calmants et puis je ne supporte pas qu'on m'agresse. Je suis plus vulnérable en cette période et j'ai beau essayer de me retenir, mais en vain. » D'autres causes, plus complexes, sont aussi à l'origine des comportements agressifs constatés au sein de notre société. L'une d'elles n'est autre que la situation socioéconomique déplorable d'une bonne partie de la population. Elle témoigne d'une défaillance de communication au sein de notre contexte social, où les gens préfèrent user de violence que d'un dialogue de sourds. Les derniers événements qui se sont produits la semaine passée au niveau de la paisible ville de Beni Slimane et au marché des fruits et légumes de Médéa rendent compte de la gravité de cette situation. A Beni Slimane, deux policiers ont été blessés au cours des émeutes provoquées par des contestataires de la liste des bénéficiaires de logements, tandis qu'au marché de Médéa, encore sept autres l'ont été par des marchands informels qui refusaient d'évacuer des voies d'accès au marché.