Les services des urgences des hôpitaux sont débordés en ce mois de Ramadhan. Une virée à travers les différents hôpitaux du pays a permis de nous en rendre compte. Destinés à accueillir les cas urgents et particulièrement les urgences vitales, ce sont surtout les «petits maux» qui sont en nette accroissement aux urgences durant le mois sacré. «Les urgences sont sollicitées pour de simples consultations», nous rétorque le surveillant médical au niveau du service des urgences médicales du CHU de Beni Messous. L'équipe médicale est en ce mercredi complètement dépassée. De jour comme de nuit. La salle d'attente des urgences médicales grouille de patients. Une centaine de malades y afflue. Le surveillant médical explique cette forte affluence par le fait que la majorité vient pour de «fausses consultations». Les cas de personnes souffrant de simples malaises sont nombreux. A l'image d'une jeune fille mise sous perfusion qui dit souffrir de vertiges et d'étourdissements. D'autres disent ne pas supporter la chaleur et les longues journées de jeûne. «Les gens confondent entre urgences et consultations», explique un médecin avant d'ajouter : «Nous avons ainsi d'un côté des cas de petites douleurs abdominales et de l'autre un arrêt cardiaque.» Or, les petits maux doivent être pris en charge par les autres structures sanitaires, à l'exemple des polycliniques et des dispensaires qui sont très bien équipées aujourd'hui», précise ce médecin. «Pourquoi déranger les services des urgences censés s'occuper des cas urgents ?» s'interroge encore l'équipe médicale. «En plus des ‘‘faux malades'', les urgences font face à un flux de malades chroniques accablés par le jeûne», indique le surveillant médical. «Nous sommes littéralement envahis quotidiennement par des diabétiques, des hypertendus, des cardiaques, ainsi que ceux qui souffrent de problèmes digestifs tels les ulcéreux sans oublier les personnes âgées», dit-il. «Ce sont, en effet, les personnes les plus vulnérables. Nous en recevons en nombre important depuis le début du mois sacré», poursuit notre interlocuteur qui remarque que les malades chroniques qui arrivent affectés par le jeûne négligent les conseils du médecin et ne prennent pas leurs traitements correctement, ce qui porte atteinte à leur état de santé. La salle d'attente ne désemplit pas. Les médecins portent des masques contre la grippe porcine. Ils ne savent plus où donner de la tête. «Certains malades chroniques jeûnent en dépit des avertissements du médecin et subissent très mal les conséquences du jeûne. Les services des urgences reçoivent quotidiennement plusieurs cas d'hypoglycémie,d'hypertension et d'hémorragie digestive, spécialement après le f'tour», nous signale le surveillant médical. Il va sans dire que les habitudes alimentaires ainsi que les excès culinaires durant le Ramadhan portent préjudice à la santé. Les patients reçus aux urgences sont soit mis en observation, soit hospitalisés ou quittent aussitôt l'hôpital. Etant un hôpital de référence, le CHU de Beni Messous a également accueilli deux malades atteints de grippe porcine mais dont l'état est jugé satisfaisant. Ils ont été placés dans une salle d'isolement. A. B.