C'était prévisible. En deux jours, la violence a connu un pic fulgurant. En effet, lors des deux premiers jours du Ramadhan, une centaine de personnes au moins ont été victimes de graves agressions. Coups et blessures volontaires, vols à la tire, agression à l'arme blanche, rixes et disputes sont autant de scènes ayant ponctué les dernières 48 heures. Les habitants des quartiers chauds d'Oran comme Haï El Yasmine, Haï Sabah, Usto, Sidi El Houari, Plateau, Gambetta, Eckmühl vivent au rythme d'une inquiétude qui se conjugue au quotidien. La violence s'est étendue vers d'autres localités toutes aussi paisibles comme la commune de Bousfer qui a été, avant-hier, le théâtre d'une agression inédite. Un jeune homme, violemment poignardé, n'a échappé à la mort qu' à la suite d'une intervention chirurgicale. Le même jour, deux autres cas ont été admis aux UMC du CHU d'Oran. Un jeune, résidant dans le quartier populaire d'Eckmühl, a été sauvagement blessé à la suite d'une vive dispute l'ayant opposé à son voisin. Un autre a, au premier jour de Ramadhan, été violement agressé quelque temps avant la rupture du jeûne et évacué vers le service des UMC dans un état jugé critique. La violence a, en un laps de temps, gagné du terrain. Les urgences médicales et chirurgicales (UMC) ont été envahies par un flux important de blessés évacués en urgence. Les médecins du service des urgences sont abasourdis par la montée inexpliquée et phénoménale de la violence pendant le mois de Ramadhan. Les bilans de l'année écoulée sont plus que révélateurs. Ainsi en 2008 quelque 400 agressions ont été enregistrées durant le mois sacré. Ni les couples ni les familles et encore moins les solitaires déambulant ne sont épargnés des coups de gueule des jeunes qui se déchaînent quelque temps après la rupture du jeûne. Insultes, injures et altercations en sont les factures chèrement payées par toute personne qui ose braver le diktat imposé par cette masse de jeunes en perte de repères.