Samedi dernier, l'hôpital de Sidi Ghilès a vécu une soirée ramadhanesque remarquable. Après la prière des tarawih, des femmes malades, parmi elles celles qui étaient accompagnées de leurs bébés, ont été invitées au réfectoire de l'hôpital pour assister à une soirée musicale animée bénévolement, en guise de solidarité avec les personnes qui séjournent dans cet établissement du secteur de la santé, par l'artiste chanteur Youcef Cherchali. Hormis quelques hommes, la salle était pleine de femmes heureuses de se retrouver dans une ambiance conviviale et familiale. Laïb, le directeur de l'hôpital, et certains de ses assistants, veillaient à la bonne organisation. Au fil des chansons, un lien s'est tissé entre le chanteur et les femmes, dont une sous perfusion. Youcef Cherchali s'est aussitôt mis à la disposition des pensionnaires et des infirmières en service qui se trouvaient aux côtés de leurs malades pour interpréter les tubes connus par les malades. Certaines allaitaient leurs nourrissons dans cette salle, tout en répétant en chœur des refrains de chansons du terroir. « La collecte du sang enregistre un succès inattendu en ce moment, nous murmure le directeur de l'hôpital de Sidi Ghilès, la banque de sang de notre hôpital est déjà pleine », ajoute-t-il. Une fillette ne cessait de courir dans tous les sens au milieu de la salle, un infirmier et sa collègue distribuaient des boissons et des pâtisseries orientales à l'assistance. Alors que le moment était venu de clôturer la soirée, un surveillant médical s'approche du chanteur pour lui demander de continuer à jouer quelques minutes à la demande des femmes présentes. « Les femmes veulent danser mais en l'absence des hommes », nous précise-t-il. La salle s'est vidée à la vitesse d'un éclair des « mâles » dont le nombre ne dépassait pas les doigts d'une main. L'artiste Youcef Cherchali, qui ne cessait de souhaiter un prompt rétablissement à l'ensemble des malades durant son tour de chant, semblait ravi par l'exécution sans contestation de son assistance. Immédiatement après la fermeture des portes, les femmes envahissent la scène pour danser aux rythmes du chaâbi et du haouzi. Au niveau de la banque de sang de l'hôpital, l'arrivage des poches de sang s'effectue dans les glacières. C'est dans l'autre établissement public de santé de proximité de Cherchell que la collecte du sang aura été impressionnante. Il est minuit, Dr. Oukfil, directeur de cet établissement dira : « C'est la première fois que nous enregistrons ce record, indique-t-il. 65 litres de sang ont pu être récupérés et les citoyens ont été tous généreux, y compris notre personnel qui s'est mobilisé volontairement pour participer à cet élan de solidarité. Je viens de remercier les citoyens maintenant, car nous n'avons plus de place pour stocker le sang, et nous ne perdons pas espoir pour rééditer cette action », conclut-il. Les responsables s'organisent pour assurer le transport du personnel paramédical. Kamel Seddour, le chauffeur, vient d'entamer son dernier voyage vers la banque du sang qui se trouve à l'hôpital de Sidi Ghilès. La fatigue se lisait sur le visage des volontaires, mais les rires fusaient dans la cour de l'EPSP de Cherchell, alors qu'il est déjà 2 h.