Il n'y aura pas d'annonce du projet d'amnistie générale ni aujourd'hui ni plus tard », estime l'ex-président du mouvement El Islah, Abdallah Djaballah. Dans une déclaration faite hier au quotidien londonien d'expression arabe Al Qods Al Arabi, il soutient que ce projet, évoqué par le président Bouteflika lors de sa campagne électorale pour la présidentielle d'avril dernier, fait l'objet d'une forte opposition au sein du pouvoir. « Les contradictions enregistrées dans les déclarations des ministres et celles du Premier ministre prouvent que l'amnistie générale est rejetée par certains centres de décision et que le projet fait l'objet de tractations. Le pouvoir n'a pas l'intention d'amnistier les islamistes armés », a-t-il dit, en se référant à la dernière déclaration du ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, qui avait affirmé que « l'Etat n'a pas l'intention d'aller vers une amnistie générale ». Pour Abdallah Djaballah, les déclarations faites par le président Bouteflika lors de la campagne électorale à propos de l'amnistie générale ne sont « que de simples promesses électoralistes qui n'ont pour objectif que de capter un électorat ». Le président déchu du mouvement El Islah se dit également convaincu que la réconciliation nationale « n'est qu'un fonds de commerce pour le pouvoir ». « Les responsables du pouvoir utilisent le slogan de la réconciliation pour consolider les bases de leur système », ajoute-t-il. Le débat sur l'amnistie générale est, rappelons-le, relancé depuis quelques jours. Après le MSP dont le président considère l'amnistie générale comme une priorité de son parti, le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, soutient que ce projet verra le jour en 2010. Selon lui, l'amnistie générale passerait pas voie référendaire. Toutefois, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Zerhouni, est monté au créneau, quelques heures après la déclaration de Me Ksentini, pour écarter cette idée. « L'Etat n'a pas l'intention d'aller vers l'amnistie générale », a-t-il lancé à la presse à l'occasion de l'ouverture, mercredi dernier, de la session de l'automne du Parlement.