La deuxième édition du Festival des arts et de la poésie d'Azeffoun, dans la wilaya de Tizi Ouzou, a été clôturée, samedi, après des journées et des soirées pleines de beaucoup d'ambiance. La ville balnéaire de l'ex-port Geydon a, ainsi, quatre jours durant, vibré au rythme de l'activité artistique. Des poètes ont étalé leur talent tout au long de la période du festival au grand bonheur de la population locale qui s'est donnée à cœur joie. Outre leurs déclamations au niveau du chef-lieu de la commune, les participants ont également sillonné plusieurs localités de la région. Ils se sont rendus à l'ancien village d'Azeffoun où ils ont égayé les présents avec les paroles d'une poésie diversifiée. Au village Aït R'houna, les huit artistes étrangers et les 50 poètes locaux ont visité les différents quartiers de la cité à l'invitation de l'association Ivehriyen. La délégation s'est également recueillie, à Oulkhou, commune d'Aït Chafaâ, sur la tombe de Tahar Djaout, l'écrivain journaliste assassiné en 1993. «Cette région est le refuge des poètes. D'ailleurs, j'écrirai beaucoup de poèmes sur la Kabylie. Il ya beaucoup de paysages féeriques dans cette localité», dira Claudine Bertrand, une artiste venue de Québec. Le chanteur et musicien Dominique Ottavi (Corse) a récité un morceau de musique à la mémoire de l'auteur des Vigiles. C'est dans une ambiance conviviale que s'est déroulé le recueillement en présence des membres de la famille du défunt. «C'est un honneur pour nous d'accueillir ce festival d'autant plus qu'il est initié par un poète natif de la région en la personne de Yvan Tetelbom. C'est une expérience très difficile, certes, mais nous sommes fiers d'organiser cette manifestation», a déclaré Hocine Ouali, président de l'APC d'Azeffoun qui n'a ménagé aucun effort pour aider le comité d'organisation de cette édition. «Cette édition enregistre une réussite remarquable car on est implanté au milieu de la population et en proximité avec le simple citoyen de ces bourgades de la Kabylie profonde. Je suis né ici, à Azeffoun, et aujourd'hui, je reviens à ma région natale, via une manifestation artistique qui est devenue une tradition annuelle dans la commune. Je ressens un grand honneur d'être aujourd'hui parmi les gens que j'ai connus il y a une cinquantaine d'années. On est venu aussi pour encourager nos frères poètes kabyles», a souligné le franco algérien Yvan Tetelbom, initiateur du festival des arts et de la poésie d'Azeffoun qui a déclamé un poème en hommage à Si Moh Oumhend. Des journées pleines de beaucoup d'ambiance dans la mesure où les participants se sont véritablement distingués par une langue des vers diversifiée. On a assisté à plusieurs genres poétiques. Le chantre de la chanson kabyle, Matoub Lounès n'a pas été oublié lors de ces journées artistiques. Vanina Michel, auteur compositeur et interprète française, l'a ressuscité dans un poème. «On ne peut terminer cette édition sans évoquer le grand artiste Matoub Lounès», a-t-elle dit. Les présents ont eu aussi une pensée particulière à l'illustre dramaturge Mohia. Yahia Yanès a revisité cet homme de l'art à travers un poème mirifique. «Nous avons aussi un musicien de renommée mondial qu'on a oublié. Il s'agit de Mohamed Iguerbouchène, cet enfant de la région », a-t-il laissé entendre. D'autres artistes ont pris part à ce festival comme Rocío Durán-Barba, poète, romancière, essayiste, journaliste et peintre équatorienne ainsi que une poétesse de Tunisie et d'Iran. Ce rendez-vous, organisé également en l'honneur de Saïd Hilmi, auteur, comédien et réalisateur, a été clôturé en apothéose à Azeffoun. Une autre soirée de clôture de ce festival avec comme invité d'honneur Said Hilmi et la participation d'une pléiade de poètes d'Algérie, de France, du Canada, d'Iran, de Tunisie, d'Amérique latine, entre autres, est prévue pour le 29 septembre au Centre culturel algérien à Paris.