Cela n'a pas été facile et toute l'Algérie a eu chaud. D'autres ont eu des sueurs froides, des frissons dans le dos. Un but de Saïfi sorti de nulle part a suffi pour mettre toute l'Algérie dans la rue. La fête en cette soirée de Ramadhan a failli être gâchée, mais les Verts ont su sauver les meubles. La manière n'y était certainement pas, mais inutile de faire la fine bouche devant un succès qui passionne tout le pays. Le football, cet opium des peuples, a, une fois de plus, en l'espace d'un match, canalisé toutes les frustrations. L'Algérie s'est mise à danser, elle qui a retenu son souffle durant toute la journée. Une victoire, trois points et une place en tête du classement qui permet à l'Algérie de se rapprocher encore plus de l'Afrique du Sud. Mais disons-le encore une fois, cela n'était pas facile. Disons plutôt que c'était difficile, très difficile. Une petite victoire en fin de parcours, mais une victoire bonne à prendre. Depuis le double succès remporté face aux Egyptiens et aux Zambiens durant la phase aller, on (nous les supporters) s'est mis dans la peau d'un vainqueur sans se soucier de l'adversaire, sans penser une minute que le match d'hier soir pouvait être aussi compliqué. Le seul souci qui est venu gâcher quelque peu notre optimisme restait cette victoire remportée à Kigali par la formation égyptienne. Une victoire qui a remis sur rails l'équipe du Caire et qui a contraint les Algériens à dépoussiérer leur calculatrice pour faire les comptes du goal- average et les probabilités d'une qualification que l'on veut arracher à tout prix. Une première mi-temps face aux Chipolopolos suffisait pour descendre du piédestal car, faut-il le souligner, c'est par bonheur que les Verts sont sortis indemnes durant ce premier half. L'entracte du match n'était pas avare en commentaires, critiques et propositions. Les Chipolopolos nous ont fait douter, l'espace d'une mi-temps, de notre supériorité dans le groupe au moment où une pensée, pas forcément la meilleure, était destinée à cette équipe du Caire qui est là, comme un épouvantail sur notre chemin. La reprise du match confirmait les appréhensions puisque les Zambiens se démenaient mieux que les Algériens en ratissant le plus grand nombre de balles dans un terrain qui semblait perdu aux nôtres. Puis vint cette éclaircie qui illumina tout un peuple. Un but pour les Verts et c'est toute l'Algérie qui cria à l'unisson « Ulié ». Le langage du football est simple, voire universel. Il suffit que le ballon secoue les filets adverses pour que toute une nation mette de côté les vicissitudes du quotidien et s'enflamme autour de la trajectoire de la balle. On en reparlera encore de cette soirée face à la Zambie jusqu'au jour où l'on rencontrera le Rwanda. Ensuite, on se consacrera au match face à l'Egypte en espérant faire la grande fête pour clore ce premier chapitre. Le football détient cette force de renouveler les peines et les joies sans jamais s'en lasser. Quelque part, on a bien compris cette dialectique.