Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s'est élevé contre la poursuite de la colonisation israélienne dans les territoires occupés, appelant à une action arabe concertée face aux agissements de l'occupant israélien, a déclaré son porte-parole, Nabil Abou Roudeina. M. Abbas, qui poursuivait une tournée dans des pays arabes, a appelé lors d'un entretien hier à Djeddah (Arabie Saoudite) avec le roi Abdallah Ben Abdelaziz « à une position arabe unifiée et ferme face à Israël », qui a décidé de construire des centaines de logements supplémentaires dans les colonies de Cisjordanie occupée, a affirmé M. Abou Roudeina. Cet acte constitue « un défi lancé aux Arabes et à la communauté internationale », a déclaré encore le porte-parole du président palestinien, ajoutant que « cette décision torpille les efforts du président (américain) Barack Obama » en faveur de la paix au Proche-Orient. Selon le porte-parole palestinien, le président Abbas va réclamer une réunion du « comité arabe de suivi » chargé du dossier des négociations de paix avant la réunion de l'Assemblée générale de l'ONU, à la fin septembre, répétant que l'Autorité palestinienne « ne reviendra pas à la table des négociations avant l'arrêt de la colonisation ». Par ailleurs, M. Abou Roudeina a indiqué que le président palestinien avait eu des discussions « importantes » avec le roi Abdallah sur les efforts américains pour relancer le processus de paix, actuellement au point mort, ainsi que sur la réconciliation nationale palestinienne. Le ministre israélien des Transports, Israël Katz, un proche du Premier ministre israélien, a justifié l'attitude de ce dernier en expliquant que M. Obama n'était pas parvenu à obtenir de gestes de la part des pays arabes en échange de concessions israéliennes sur la colonisation. « Obama n'a pas réussi à convaincre les pays arabes de faire des gestes pour favoriser la reprise des négociations. L'Arabie Saoudite a ainsi refusé d'autoriser le survol de son espace aérien à des avions israéliens en affirmant que de tels vols auraient désacralisé les lieux saints de l'Islam », a-t-il déploré Hier, le feu vert a été donné à la construction de 455 logements dans des colonies juives en Judée-Samarie en Cisjordanie occupée, selon un nouveau chiffre communiqué hier par le bureau d'Ehud Barak, ministre israélien de la Défense. Dans un premier temps, le ministère de la Défense avait annoncé que M. Barak avait autorisé la construction de 366 logements avant de porter ce chiffre à 455 peu après. Sur ces logements, 161 seront construits dans le bloc de Goush Etzion près de Bethléem, 84 à Modiin Ilit à l'ouest de Ramallah, 76 à Givat Zeev au nord de Jérusalem, 89 à Maalé Adoumim près de Jérusalem, 25 dans la colonie proche de Kedar, 20 autres dans l'implantation de Maskiot dans la Vallée du Jourdain, précise le communiqué. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a fait savoir vendredi qu'il entendait donner un coup d'accélérateur à la colonisation avant un éventuel « moratoire » de plusieurs mois pour apaiser Washington. Les Etats-Unis exigent un gel de la colonisation afin de permettre la reprise des négociations de paix entre Israël et les Palestiniens. L'autorisation de nouveaux logements est destinée à ménager l'aile la plus dure de la droite israélienne opposée à tout coup de frein à la colonisation. Netanyahu refuse quant à lui un gel total, mais il se dit prêt à accepter un arrêt provisoire et partiel de la construction dans les colonies de Cisjordanie et de Jérusalem-est, où vivent plus de 500 000 colons. L'annonce israélienne survient peu avant une nouvelle mission prévue en fin de semaine de l'émissaire spécial américain George Mitchell en Israël et chez les Palestiniens. Le principal mouvement israélien anti-colonisation, La Paix Maintenant, a fustigé le feu vert de Barak, en affirmant que le gouvernement israélien offrait ainsi « un cadeau de fête aux colons ». « Cela transforme le processus de règlement (avec les Palestiniens) en une farce politique », a déploré le groupe. En revanche, Yesha, la principale organisation représentative des colons, a accusé Netanyahu de chercher à la duper, affirmant que les projets en question avaient déjà reçu l'accord de principe de l'ex-gouvernement d'Ehud Olmert.